L’entreprise s’est tellement wokisée, que l’ex-future PDG, mère de deux enfants noirs, a été enjointe de s’excuser de son « racisme »
Jennifer Sey, championne de gymnastique dans les années 1985-86 [1], en a autant dans la tête que dans les jambes. La preuve, elle a failli devenir la première femme PDG de Levi’s. Et elle en a encore plus dans le buffet : elle a refusé une rupture conventionnelle à un million de dollars pour garder sa liberté de parole ou, comme elle le formule, « parce qu’après toutes ces années, l’entreprise que j’aime a perdu de vue {ses} valeurs. [2]»
Lesdites valeurs, vérité et bon sens de leurs prénoms, ne valent plus rien à la Bourse du wokisme, mais sont toujours cotées au 25ème marché, celui de la libre pensée.
Pendant la pandémie de Covid, alors que les écoles fermaient, Sey a estimé que les coûts sociaux dépassaient largement les bénéfices sanitaires, surtout pour « les enfants défavorisés des écoles publiques, qui ont le plus besoin de la sécurité et de la routine de l’école. » Elle a milité dans les médias et les réseaux sociaux pour la réouverture des écoles de Californie. Son point de vue original lui a valu un procès en sorcellerie : il n’est pas bon de suivre une autre route que celle des braves gens, pas plus chez Levi’s qu’au « village sans prétention » de Brassens. « On m’a traitée de raciste (une accusation étrange étant donné que j’ai deux fils noirs), d’eugéniste et de conspirationniste QAnon. »
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La gymnaste est têtue, c’est là son moindre défaut
Au fil du temps, elle a retweeté une étude montrant une corrélation entre l’obésité et les problèmes de santé : on l’a accusée de grossophobie. Elle a tweeté son opposition au remplacement de la Fête des mères par celle des « personnes qui accouchent » au motif que cela excluait les belles-mères et les mères adoptives : on l’a traitée de transphobe. Le pompon, c’est quand elle a été accusée de racisme au motif que son souhait de rouvrir les écoles de San Francisco montrait son indifférence à la mort d’enfants noirs et bruns, nombreux dans ces établissements… dont ses propres enfants (les noirs et les blancs) faisaient partie !
La responsable Diversité/Équité/Inclusion de l’entreprise, considérant la logique comme un défaut aussi grave que le bon sens, a exigé que Sey fasse une « tournée d’excuses » auprès de « la communauté noire de Levi’s », pour se faire pardonner d’être « une alliée imparfaite ».
Elle a refusé. Comme elle a refusé une indemnité de départ d’un million de dollars, pour ne pas signer l’accord de non-divulgation sur les raisons de son éviction.
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C’est ainsi qu’elle a pu raconter son histoire sur Common Sense (Bon sens), le site fondé par Bari Weiss, une journaliste du New York Times, qui en a démissionné parce que la vérité n’y était « pas un processus de découverte collective, mais une orthodoxie déjà connue d’une poignée d’élus éclairés, dont le travail consiste à informer tous les autres. [3]»
La seule différence entre le New York Times et Le Monde, c’est que l’Américain ne se prend pas pour la planète entière.
[1] Sept fois membre de l’équipe nationale féminine des Etats-Unis, championne nationale féminine All-Around en 1986
[2] https://bariweiss.substack.com/p/yesterday-i-was-levis-brand-president?s=r
[3] https://www.bariweiss.com/resignation-letter
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