« Je ne suis pas très Larzac ! J’aime passionnément mon pays, son histoire, ses cultures. Je suis attaché à ses figures, dont Jeanne d’Arc. J’assume sans problème mon côté maurrassien. Je suis assez conservateur. Je pense que 1968 n’est pas une date essentielle de notre histoire. »
Ces propos ont été tenus dans l’hebdomadaire Valeurs actuelles le 5 juillet 2012. Rien d’estomaquant jusque-là. Sauf que leur auteur n’est autre que le président du groupe écologiste au Sénat, Jean-Vincent Placé, ancien militant radical… de gauche, proche de Michel Crépeau connu comme le loup blanc par la base des Verts. As des combinazione, Placé traîne une réputation de machiavélien amateur de bonne chère bien-de-chez-nous. La semaine dernière, il aggravait son cas en déclarant EELV « en état de mort clinique » peu après avoir participé à un rassemblement d’écolos des deux bords – Lepage, Waechter, Benhamias – qui piaffent dans le hall d’entrée du gouvernement. Depuis, les noms d’oiseau fusent entre les Verts fidèles à la ligne Duflot, esquissant un rapprochement (factice ?) avec Mélenchon et les « unionistes » Placé, Pompili, Cosse ou Rugy, qui font les yeux doux à Manuel Valls.
Bien malin qui saura prédire l’issue de la bataille. Moi, pour avoir flâné dans les travées de leur université d’été, j’ai déjà une petite idée du communiqué que le PolitBuro de la rue La Fayette publierait si l’histoire tournait au vinaigre. Cela ressemblerait à quelque chose dans ce goût-là : « Jean-Vincent Placé est dans une spirale entre la terre brûlée et le suicide politique. Son but est de nous nuire. […] Nous allons réunir le bureau exécutif pour trouver les meilleurs moyens de protéger les intérêts d’Europe Ecologie -Les Verts. »
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