Dans les colonnes des Cahiers pédagogiques, l’ancien inspecteur de l’Éducation nationale est pris à partie par un formateur académique qui l’accuse – trop vite – de sous-estimer la formation à la laïcité du corps enseignant.
Le 10 mars, Jean-Pierre Obin, ancien inspecteur de l’Éducation nationale et auteur du fameux « rapport Obin », était auditionné au Sénat dans le cadre de la « loi séparatisme ». Il a notamment souligné que, depuis l’écriture de Comment on a laissé l’islamisme pénétrer l’école, la situation a encore empiré. Il n’en a pas fallu plus pour que le sang d’un « formateur académique » de l’Inspe (Institut national supérieur du professorat et de l’éducation) d’Aix-Marseille ne fasse qu’un tour.
Dans une tribune intitulée « Misère du débat public sur l’école », parue dans la revue Les cahiers pédagogiques, ce professeur s’est indigné que l’ancien inspecteur ose prétendre que l’école soit « menacée par le fondamentalisme de certains élèves » et l’accuse d’avoir « les élèves musulmans français dans le viseur ». Ce n’est pas tout. Jean-Pierre Obin n’aurait même pas eu un mot, ô sacrilège, pour « les recherches empiriques récentes menées sur le sujet des religions ou de la laïcité en milieu scolaire ».
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Enfin, l’insolent inspecteur a eu l’audace de suggérer d’«améliorer la formation à la laïcité des enseignants et chefs d’établissements ». La goutte de trop ! « On le comprend, il s’agit de mettre au pas la formation laïcité proposée par les Inspé », ironise le formateur, par ailleurs adepte de luttes pour les #mémoires et contre les #discriminations sur Twitter. Obin a répondu ensuite dans la même revue. « Tout compte fait, rarement un texte n’aura aussi bien illustré son titre », conclut-il dans sa réponse. Où en est-on dans ces fameuses « formations à la laïcité » ? À titre d’exemple, dans un Inspe situé au sud du Rhône, ladite formation pour les futurs enseignants du secondaire était sur toute l’année scolaire de… trois heures, ceci dans le cadre d’une journée portant également sur la « bienveillance » et les nouvelles technologies. Et un inspecteur à la retraite envisager de changer cela ? Face au mammouth à la dérive, le chevalier Obin va devoir redoubler d’efforts.
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