Accueil Édition Abonné Jean-Marie Le Pen et ses anciens lieutenants: scissions en fanfare, réconciliations en sourdine

Jean-Marie Le Pen et ses anciens lieutenants: scissions en fanfare, réconciliations en sourdine

À la recherche des lieutenants perdus…


Jean-Marie Le Pen et ses anciens lieutenants: scissions en fanfare, réconciliations en sourdine
Jean-Marie Le Pen et Jacques Bompard en meeting à Avignon, 17 février 1998 © TSCHAEN/SIPA

Entre scissions explosives, retrouvailles discrètes et un soupçon de rancune jamais vraiment digérée, les histoires de Jean-Marie Le Pen avec ses anciens lieutenants prouvent qu’en politique, on se quitte souvent… mais on ne se perd jamais vraiment de vue ! Nous avons interrogé Jacques Bompard, Carl Lang, Jean-Claude Martinez et Bruno Mégret


Ils ont été collaborateurs, compagnons de route, fidèles lieutenants, amis et parfois intimes de Jean-Marie Le Pen. Puis ils l’ont quitté, affronté, combattu dans les urnes. Bruno Mégret, Jean-Claude Martinez, Carl Lang, Jacques Bompard : tous ont joué un rôle important au sein du Front National avant de le quitter avec fracas pour in fine retrouver Jean-Marie Le Pen au soir de sa vie.  Témoignages.

Avec Le Pen, tout commence par une rencontre…

Jacques Bompard adhère au Front à sa fondation en 1972 et Carl Lang en 1978. Tous deux étaient des nationalistes convaincus qui voulaient en découdre. Simplement, le Front National est alors un groupuscule dépassé au sein même de la droite radicale par le Parti des Forces nouvelles. Ses scores sont groupusculaires (0.75% pour Jean-Marie le Pen en 1974). Pourquoi ce choix en apparence peu avantageux ? « J’ai estimé, compte tenu de la personnalité de Le Pen, ancien député, candidat à la présidentielle, que c’est le FN qui était le plus à même de faire vivre nos idées. Je souhaitais faire de la politique sur un terrain électoral que délaissait le PFN » assure Carl Lang, qui confesse « Quand je deviens secrétaire départemental dans l’Eure, on me transmet le fichier. Nous sommes deux adhérents dont moi-même ». Mais Le Pen est le seul qui dans leur famille politique parait taillé pour le rôle de leader : « Quels qu’aient été les scores électoraux, on ne s’était pas posé la question d’arrêter ou de continuer. Aucun soupir à aucun moment… Tout était possible » raconte Carl Lang. La foi du charbonnier…. Ils étaient sensibles à son charisme, son talent et supportaient au quotidien sa grande gueule. Pour rencontrer le succès, il suffisait que les Français la connaissent. Avec le coup de Dreux avec Jean-Pierre Stirbois en 1983, le passage à l’Heure de vérité en 1984, Carl Lang voit un basculement : « Les salles se remplissent d’un seul coup. 2000 personnes, 3000 personnes là où nous pouvions faire des réunions à cinquante auparavant ». Les européennes de 1984 sont une consécration : 10.95 % des voix et dix élus. Pour


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