Jean-Marie Besset, auteur dramatique comptant à son actif un Molière et dix nominations, revient sur les planches en interprétant seul en scène un personnage de son cher pays de l’Aude…
Avec son spectacle Mister Paul, Jean-Marie Besset inaugure un cycle de portraits de gens de sa ville natale, Limoux, anonymes dont il révèle ce que leur vie a pu avoir d’extraordinaire.
On pense à l’Anglais Alan Bennett et ses Moulins à paroles des environs de Leeds (que Besset a d’ailleurs traduits en français), à Joyce et ses Dubliners, on pense aux nouvelles de Maupassant, au Chaminadour de Jouhandeau, mais finalement c’est Besset lui-même qu’on retrouve, avec sa langue vive et précise, son humour bienveillant, sa compréhension des situations et des cœurs, et sa singulière façon de mêler la comédie aux choses les plus tragiques.
L’histoire de Mister Paul (1933-2010) est celle d’un homme qui naquit à Limoux et vécut à New-York où il fut en charge du Programme des Nations Unies pour le Développement, après avoir œuvré dix-sept ans en Afrique à la construction du Transgabonais, qui hésita à devenir femme et finalement ne le devint jamais, tout en aimant passionnément les hommes d’amour et les femmes d’amitié, et qui revint mourir à Limoux dans l’affection des siens. Besset retrace la leçon de vie d’un homme qui traversa les épreuves avec le sourire, et n’en conclut jamais la moindre amertume. Esquivant quand ça devenait trop dur, pour recommencer ailleurs, essayer autrement. Avec pour tout viatique, l’amour, l’humour et l’élégance de ne jamais se décourager.
Jean-Marie Besset incarne lui-même ce premier personnage, car dit-il, il l’a « si bien connu qu’il [lui] semble être juché sur [son] épaule tous les soirs, avec son rire, son accent, sa voix, ses chansons ».
Il le joue avec truculence et bonhomie au théâtre du Petit Montparnasse. Mais il l’a incarné à l’écran aussi, dans un film plus nostalgique et réflexif, « à la Duras côté Seventies » (disponible en streaming sur Opsistv). Et le récit en version longue paraît le 7 juin aux éditions L’aucèu libre. De quoi éclaircir le mystère Paul.
Jeudi et vendredi à 20h, samedi à 17h et 20h, le dimanche à 15h. Durée 1h15. Jusqu’au 10 juillet. Petit Montparnasse 31 rue de la Gaîté 75014 Paris. Téléphone : 0143227774.
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