Pour cet agrégé de philosophie, gouvernants et gouvernés ont surréagi par rapport à la réalité de la menace. Le résultat, c’est que, pour défendre les plus fragiles, on les a abandonnés. Reste à savoir si nous serons capables d’apprendre de nos erreurs. Propos recueillis par Elisabeth Lévy.
Causeur. Vous parlez d’une « psychose qui fait dérailler le monde ». Vous n’allez pas dire que cette épidémie n’existe pas.
Jean-Loup Bonnamy. Je vous rassure tout de suite. L’épidémie est bien réelle. Et elle pose un très grave problème de santé publique, notamment à cause de l’engorgement des hôpitaux. De plus, je n’adhère absolument pas aux discours complotistes. Je pense que le virus, bien loin d’avoir été inventé dans je ne sais quel laboratoire, est une création de la Nature, tous comme les autres virus, bactéries et bacilles qui sont à l’origine des milliers d’épidémies que l’humanité a déjà affrontées. C’est d’ailleurs cette naturalité de l’épidémie qui me rend sceptique envers les procédés artificiels comme le confinement. Si je devais résumer ma position, je me qualifierais donc de « critique, mais pas barjo ».
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Cependant, le remède (le confinement) semble pire que le mal (le Covid-19). Nous sommes en pleine surréaction. L’épidémie est grave, mais n’a rien d’apocalyptique : elle a tué 1,4 million de personnes dans le monde, mais il meurt 60 millions de personnes chaque
