« Mon royaume pour des souliers », le programme politique le plus enthousiasmant de ces cinquante dernières années était porté par un acteur de cinéma.
J’ai beau me forcer, je n’y arrive pas. J’entrevois vaguement les enjeux civilisationnels de la future présidentielle et je m’en moque. Tout ça manque désespérément d’ampleur et de profondeur. Dans aucun programme esquissé pour le moment, je n’entends battre le cœur de mon pays, c’est-à-dire cette onde nostalgique et tentatrice qui transcende les êtres perdus dans la mondialisation et leur fait enfin espérer une autre France. Plus entière et exigeante, plus esthétique et artisanale, plus miroitante et manuelle, plus sobre et inspirante. Il y a bien quelques incantations charmantes, coups de menton et jurons entendus ça et là, mais toutes ces formules semblent tellement usées, fatiguées par tant d’années d’errance politique. Elles parviennent à moi, dépouillées de leur suc, absorbées par un quotidien forcément destructeur.
Aujourd’hui en kiosques: Causeur: L’ombre du Z
Il est trop tard. Elles ne résonnent plus dans mon chant national. Elles habillent seulement le bavardage démocratique, cache-sexe
