« Le Parti Socialiste est un parti de révolution. Il ne se propose pas seulement d’atténuer, de réformer les abus de la société actuelle, il veut réformer en son fond cette société même, transformer toute la propriété capitaliste en propriété sociale gérée. » Non, ce n’est pas un extrait des soixante propositions du candidat François Hollande, il ne faut pas rêver non plus. Ces quelques lignes sont le début d’un manuscrit inédit de Jean Jaurès, celui de la motion du Tarn qui fut adoptée lors du congrès de la Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO) de 1908 et qui a permis l’unification des différents mouvements socialistes de l’époque autour d’un projet commun.
Ce texte, d’un intérêt patrimonial évident, va être mis aux enchères lors d’une vente à Montastruc-la-Conseillère, en Haute-Garonne, le 25 mars prochain par les descendants du député de Carmaux pour un prix de départ allant de 150 000 à 200 000 euros. Jaurès, objet de spéculation de la part de sa propre famille, il n’y a pas d’erreur, nous sommes bien en France, en 2012. Patrick Le Hyaric, député européen et directeur de l’Humanité, a adressé une lettre au ministre de la Culture pour demander à l’Etat d’exercer son droit de préemption afin que ce document fondateur rejoigne les collections publiques. Quand on sait comment Nicolas Sarkozy n’a jamais hésité à évoquer la mémoire de Jaurès lors de sa campagne de 2007, on peut espérer un beau geste de sa part en cette fin de quinquennat.
Même moi, qui ai toujours été un partisan acharné de Jules Guesde, je lui en serai reconnaissant. C’est dire.
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