L’éditorial de juin d’Elisabeth Lévy
Que Marion Maréchal me pardonne, mais son plaidoyer pour les « mamans courage », paru dans Le Figaro le jour de la fête des Mères m’a passablement agacée. D’abord, une lectrice sourcilleuse de Renaud Camus devrait savoir que le mot « maman » est réservé à l’usage privé et (dans la majorité des cas) à une seule personne. Et puis, cette peinture de mères toutes aimantes et vertueuses, c’est du Walt Disney. « La gauche n’aime pas la famille », affirme Mathieu Bock-Côté. Ce n’est pas vrai. L’idéalisation un peu nunuche de la famille n’est pas l’apanage de la droite, ni des hétéros et autres cisgenres. Porteuses de jupes plissées, hommes à cheveux bleus, chanteuses à barbe et sexuellement indécis : tout le monde veut les enfants, le chien et Darty le samedi après-midi. Les innombrables thuriféraires de la famille heureuse n’ont jamais dû lire un roman, ni voir un film de Bergman.
Cependant, ce n’est pas parce que la famille peut être un lieu d’enfermement et de négativité qu’elle n’est pas une médiation indispensable entre l’individu et les
