Le billet du vaurien
Jacques Lecarme, professeur honoraire de littérature à La Sorbonne, ami de Serge Doubrovsky (on ignore en général que c’est lui qui a érigé l’autofiction en genre littéraire) et critique littéraire hors pair (sartrien, tendance Drieu) m’a fait remarquer après avoir lu mon journal intime qu’il doute que je sois un lecteur avide : le goût pour les aphorismes exclut une addiction à Balzac, Tolstoï ou Dostoïevski. Je n’ai pu que lui donner raison. Il n’est pas sûr non plus que j’aie lu intégralement les livres que j’ai recensés ou ceux que j’ai édités. « Les bons critiques, ajoute-t-il, sont ceux qui dégainent le plus vite, en limitant au minimum le temps de la lecture à quelques prélèvements homéopathiques. » J’irai même plus loin : celui qui n’arrive pas à déceler en moins d’une page l’orientation sexuelle et politique, voire le compte
