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Suicide assisté en sursis

Finalement, on n'aime pas choisir l'heure de sa propre mort


Suicide assisté en sursis
Jacqueline Jencquel pour Konbini en 2018. Capture d'écran Facebook.

Jacqueline Jencquel, une septuagénaire dynamique, avait fait le buzz pour avoir déclaré fin 2018 qu’elle mettrait fin à ses jours en janvier 2020, réclamant son « droit à mourir dans la dignité ». Elle est toujours là aujourd’hui… sa résolution serait-elle un peu flottante?


Vous souvenez-vous de Jacqueline Jencquel ? Cette blonde à la forme olympique est devenue une célébrité à l’âge de 74 ans. Le 30 décembre 2018, elle est propulsée dans l’arène médiatique par son plaidoyer pour l’euthanasie. Face à la caméra de Konbini, tabloïd en ligne pour les jeunes de 18 à 30 ans, tout en se déclarant « accro à la vie », elle clame son droit à mourir dans la dignité, assurant que pour rien au monde elle n’ira végéter dans un Ehpad. En dépit d’une santé de cheval, elle annonce la date de son suicide assisté qu’elle fixe à janvier 2020. La vidéo comptabilisera plus de 16 millions de vues uniques sur Facebook.

Carton plein pour Jacqueline. Près de trois ans après ce grand moment médiatique, la militante pour le « droit à l’IVV » (Interruption volontaire de vieillesse) est toujours parmi nous. Expatriée en Suisse, elle tient un blog hébergé par le quotidien Le Temps. Dans un billet tout frais, elle s’emporte contre le gouvernement Macron qu’elle accuse d’« avoir laissé sévir le Covid dans les Ehpad » et exprime sa sidération de voir le « pays des droits de l’homme devenir un pays liberticide ». Aujourd’hui, la militante pète le feu et nous confie la naissance d’un nouveau petit-fils. De quoi être une grand-mère comblée ! Pourtant, elle réaffirme son « droit à mourir dans la dignité ».

L’explication serait-elle à chercher en dessous de la ceinture ? « Moi, je n’ai pas envie de faire l’amour avec un mec qui ne bande plus, ça ne m’intéresse plus. Ce qui m’intéresse, ce sont les jeunes de votre âge à vous, limite 40, confiait-elle au journaliste trentenaire de Konbini. Mais les mecs comme ça, vous croyez qu’ils ont envie d’une vieille comme moi ? » On pense à la boutade de Woody Allen : « La différence entre le sexe et la mort, c’est que mourir, vous pouvez le faire seul et personne ne se moquera de vous. »

Mars 2021 – Causeur #88

Article extrait du Magazine Causeur




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Enseignant, auteur du roman "Grossophobie" (Éditions Ovadia, 2022).

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