La maison Smalto aurait offert pour 200000€ de costumes et pantalons à Jack Lang entre 2013 et 2018. « Rien d’illégal » explique sa défense. Reste que la discrétion des juges et des médias dans la couverture de cette « affaire » a de quoi rendre jaloux François Fillon…
Serait-ce un complot ? Une tentative de déstabilisation ourdie par la Russie ?
L’affaire est grave, car elle concerne l’une des éminences de notre République des arts et des lettres, Jack Lang.
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Depuis la mi-mars, la justice s’intéresse en effet à l’élégance avec laquelle notre ministre de la Culture à perpétuité se serait composé, au fil des ans, une garde-robe gratis. Et son avocat Laurent Merlet a beau refuser d’endosser des soupçons d’abus de biens sociaux mal coupés, le doute demeure. Selon les révélations de L’Obs, l’ami des muses et des rappeurs, qui a toujours entretenu des relations privilégiées avec de nombreux créateurs, aurait eu la faiblesse inspirée d’accepter quelques offrandes…
En tout cas celles de la maison Smalto, qui lui aurait offert pour près de 200 000 euros de costumes et pantalons entre 2013 et 2018.
Rien d’illégal, explique sa défense, Jack étant par tradition « une sorte d’ambassadeur de la marque » et étant entendu que « ces cadeaux n’auraient jamais eu aucune contrepartie ». Acteurs et vedettes télé pourraient confirmer cette pratique répandue dès lors que votre fonction est d’être vu par le plus grand nombre possible. Doit-il en aller de même pour le monde des ministères et des assemblées ? Bégueule ou complexée, la brigade financière commence aussi à se pencher sur les relations que l’actuel président de l’Institut du monde arabe a entretenues avec Thierry Mugler (l’idée du col Mao, c’est lui !), Issey Miyake, Yohji Yamamoto ou Yves Saint Laurent… Ces stylistes auraient-ils été généreux avec le bâtisseur de la pyramide du Louvre ?
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Malgré l’outrage, l’intemporel de la politique française peut se réjouir d’une chose : juges et médias font montre d’une lenteur et d’une discrétion exemplaires dans la diligence et la couverture de cette affaire. Une prudence qu’appréciera un certain François F.