En écoutant Jack Lang chez Jean-Pierre Elkabbach hier matin défendre avec fougue la présomption d’innocence et dénoncer l’acharnement et le lynchage dont DSK serait victime, je me suis souvenu d’une lettre. Un article de La dépêche, encore en ligne, explique la triste histoire d’un homme dont l’honneur et la réputation ont été réduits à néant. Cette lettre a donc été adressée à l’été 2001 aux parents d’élèves de l’école de Bucquoy (Gers). Elle était signée du ministre de l’Education Nationale et dénonçait, alors que rien n’était encore jugé, « les actes scandaleux et odieux commis par l’époux de la directrice de l’école maternelle ». Plus de cinq ans plus tard, cet homme, blanchi par la Justice, a finalement reçu les plates excuses de Jack Lang. Ce dernier y reconnaissait sa faute.
Certains diront qu’il était chevaleresque d’adresser ainsi ses excuses alors que tant s’en dispensent dans les mêmes circonstances ; d’autres rétorqueront que c’était tout de même le service minimum. Mais une chose est sûre, Jack Lang n’est pas le moins doté en culot de nos personnalités politiques pour se faire un si ardent avocat de la présomption d’innocence avec un tel poids accroché à ses chevilles.
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