Faute de pouvoir recouvrer sa compétitivité plombée par l’euro, l’Italie essaie de relancer sa demande intérieure par une timide politique de relance. C’en est déjà trop pour la Commission européenne et les marchés financiers.
Plus c’est gros, plus ça passe. Le Medef est entré dans la campagne pour les élections européennes de 2019 par cette proclamation : « L’Europe a apporté la prospérité aux peuples. » Or, la zone euro est la région du monde qui a connu la moindre croissance depuis l’introduction de la monnaie unique, le 1er janvier 1999. Le constat serait encore plus sévère si on se limitait aux dix dernières années, qui ont vu précisément la crise de l’euro et son échec inavoué.
L’euro, un piège dont on ne peut pas sortir indemne
Seulement, comme l’échec est inégalement réparti, dès lors que ce qu’on a appelé en son temps la « zone mark » – RFA, Pays-Bas, Autriche, Belgique, Luxembourg – connaît une honorable croissance, la propagande européenne concentre sa critique sur leurs compagnons de route qui n’ont pas su se hisser à leur hauteur en termes de compétitivité. C’est l’Italie qui encourt aujourd’hui ses remontrances les plus vives, nonobstant le fait que les gouvernements centristes qui la gouvernent depuis vingt ans ont appliqué, bon an, mal an, les recettes nommées « réduction des dépenses publiques » et « flexibilité du travail », recommandées par les magistrats de Bruxelles et de Francfort.
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Or, de tous les pays de la zone euro qui se débattent dans les difficultés,
