En marge des travaux du métro, Issy-les-Moulineaux doit détruire une salle de prière musulmane. L’occasion de construire une grande mosquée démesurée pour cette petite commune. L’opposition municipale a déposé un recours contre le montage juridique baroque.
Officiellement, il ne se passe rien. Dans le cadre des travaux d’aménagement accompagnant la création des nouvelles lignes de métro du Grand Paris Express, la ville d’Issy-les-Moulineaux (69 000 habitants) remodèle un quartier où s’implantera une nouvelle station, sur la zone d’aménagement concerté Léon-Blum. Il faut détruire un local qui fait office depuis quelques années de mosquée, 103 avenue de Verdun. Un autre local sera construit, 350 mètres plus loin, toujours avenue de Verdun, au n° 135. Début du chantier : automne 2019, inauguration prévue en 2021. Fin de l’histoire.
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Ou plutôt, début de la polémique. À l’heure actuelle, deux recours ont été déposés contre le projet au tribunal administratif. Le premier, sans surprise, émane de riverains qui s’inquiètent de problèmes de voisinage, en particulier concernant le stationnement. Le second recours est plus inhabituel. Il a été formé par six élus LR de la majorité, dont Martine Vessière, ex-adjointe au protocole, et Paul Subrini, ex-premier adjoint, en guerre ouverte depuis juillet 2017 avec le maire UDI, André Santini. Ce dernier leur reproche d’avoir contribué à la défaite de son poulain aux législatives. Jérémy Coste, 30 ans, avait été balayé par le candidat LREM, Gabriel Attal, élu avec 61 % des suffrages.
Dans cette ambiance propice aux règlements de compte, le projet de mosquée est un dossier en or, tant la ville a multiplié les maladresses. La plus ahurissante est sans doute de ne pas en avoir parlé dans l’enquête d’utilité publique préalable au projet de ZAC Léon-Blum, qui s’est déroulé du 22 mai au 22 juin 2018. Le commissaire enquêteur, Olivier Jacque, a peu apprécié cette
