Depuis le début du mois d’octobre, une série d’attentats a fait 9 morts et plus de 70 blessés en Israël. Motif invoqué : la prétendue volonté des autorités israéliennes de remettre en cause le statu quo sur l’Esplanade des mosquées ou de chercher à la détruire. Voilà la « provocation » israélienne du moment qui pousserait des Palestiniens à assassiner un couple devant ses quatre enfants ou des Arabes israéliens à écraser des piétons avant de les achever à la hache.
Cette rumeur n’est pas une nouveauté. Le mufti pro-nazi de Jérusalem, Amin Al-Husseini, l’utilisait déjà dans les années 1920 pour amorcer des pogroms anti-juifs. Et elle réapparait opportunément à chaque fois que les dirigeants palestiniens ont besoin de justifier leur refus de négocier avec Israël. C’est ainsi que Yasser Arafat avait accusé Ariel Sharon d’avoir déclenché la Deuxième intifada après une visite sur l’Esplanade des mosquées en septembre 2000 (visite pourtant prévue, comme toujours, en accord avec le Waqf) et ce, deux mois après les propositions inespérées d’Ehoud Barak à Camp David. On connaît la suite.
Le 1er septembre dernier, Netanyahou déclarait qu’il était prêt à des négociations sans condition préalable avec les palestiniens. Le 16 septembre, Mahmoud Abbas – cet « homme de paix » selon Anne Hidalgo – répondait : « La mosquée Al-Aqsa et l’église du Saint-Sépulcre sont nôtres. Elles sont entièrement nôtres, et ils [les Juifs] n’ont pas le droit de les souiller de leurs pieds sales » et d’ajouter « Nous saluons chaque goutte de sang versé pour la cause de Jérusalem. Ce sang est du sang propre et pur, versé au nom d’Allah, avec l’aide d’Allah. Chaque martyr aura sa place au Paradis, et tous les blessés seront récompensés par Allah. »
Le blanc-seing était donné. De violents heurts ont alors éclaté et se sont poursuivis pendant une quinzaine de jours. Les palestiniens réfugiés à l’intérieur de la mosquée avaient auparavant pris soin d’y stocker des pierres, des cocktails Molotov et des explosifs. L’intifada, cette révolution spontanée…
Puis ce furent les attentats. Perpétrés à coups de pierres, au couteau, à la hache, à la voiture bélier, à l’arme à feu. Chaque jour amène de nouvelles attaques. Les forces de sécurité israéliennes neutralisent les assaillants et tentent, autant que possible, de les garder en vie. Comme ce jeune palestinien de 13 ans qui a poignardé deux israéliens dont un adolescent de son âge. Désarmé et pris à partie par la foule en colère, il est sauvé par la police. Mahmoud Abbas, qui aurait bien voulu en faire son Mohamed Al-Dura à lui, accuse les israéliens de l’avoir « exécuté ». La farce aura duré 24 heures jusqu’à ce que des photos du jeune garçon soigné dans un hôpital israélien soient diffusées dans la presse. Un mensonge palestinien de plus.
Mais rien n’y fait. C’est Israël le coupable. Ce n’est pas aux palestiniens de ne pas commettre d’attentats, c’est à Israël de faire preuve de retenue. Ban Ki Moon, repris par John Kerry, dénonce un « usage apparemment excessif de la force par les forces de sécurité israéliennes ». Fidèle à sa politique pro-arabe, la France, quant à elle, entend proposer à l’ONU la présence d’observateurs sur le Mont du Temple pour s’assurer du maintien du statu quo. Ce faisant, elle participe à cette rumeur grotesque et justifie les attentats anti-israéliens.
Peut-on s’en étonner quand on sait que la ville de Paris a décoré le mois dernier de la Médaille Grand Vermeil Mahmoud Abbas, cet « homme d’Etat exceptionnel » qui, selon la maire de Paris, n’a « jamais eu d’autre fin que la paix », et n’a « jamais employé d’autre moyen que la légalité internationale ». C’est à désespérer.
Les réseaux sociaux laissent paraître, sans honte ni retenue, les appels aux meurtres de juifs. Les médias occidentaux dénoncent avec gourmandise la répression israélienne, décrivent avec complaisance cette vague d’attentats comme une troisième intifada, celle des couteaux contre les balles, dépeignent les palestiniens comme des victimes qui n’ont que des lames pour résister à une police et une armée surentraînées et suréquipées. Ces mêmes médias qui rappellent sans cesse que Jérusalem est le troisième lieu saint de l’islam mais oublie à chaque fois de préciser qu’il s’agit du premier lieu saint du judaïsme. Jamais ils ne remettent en cause ces rumeurs infondées, ni le double langage de Mahmoud Abbas.
Rien n’éveille leur esprit critique, pas même le fait que ce soit des journalistes arabes israéliens comme Lucy Aharish ou Khaled Abu Toameh ou des intellectuels palestiniens comme Bassam Tawil ou Waleed Al-Husseini qui combattent avec le plus de détermination la propagande mensongère et criminogène des dirigeants et du clergé palestiniens, leur corruption endémique et leur haine aveuglante des juifs.
Non, les médias, bouffis d’orgueil et avides d’audimat, ont depuis bien longtemps troqué l’éthique contre le sensationnalisme, et qu’importe les conséquences sur le public désinformé.
Benyamin Netanyahou avait pourtant assuré, dès le 13 septembre dernier, que le statu quo sur l’esplanade des Mosquées ne changerait pas.
Alors pourquoi ce déchainement de violence ? Les réponses sont plurielles et désespérément connues : la haine du juif perfusée aux palestiniens dès l’enfance, le financement et la célébration des terroristes par l’AP et le Hamas comme des héros de la résistance, les réseaux sociaux qui excitent des esprits intoxiqués et les incitent à toujours plus de violence, les pays arabes et l’UNRWA qui entretiennent depuis toujours les Palestiniens dans l’illusion qu’ils pourront avoir leur propre Etat, non pas à côté, mais à la place d’Israël. Cette propagande de la haine, cette stratégie de la terreur.
Les dirigeants palestiniens vont – une fois de plus et à force d’attentats – finir par placer Israël dans l’obligation de réagir vigoureusement, pour mieux se plaindre ensuite des morts, des destructions, des drames qu’ils traversent. Ils utiliseront, pour cela, la jeunesse palestinienne, cette chair à canon docile, prédestinée au « martyr » et tellement télégénique.
Les Palestiniens peuvent bien aujourd’hui hurler leur détresse et leur horizon bouché. Mais c’est contre leurs dirigeants qu’ils devraient d’abord se tourner et quitter leur posture d’éternelles victimes. Car ils ne sont pas plus victimes qu’Israël est coupable de la violence qu’on lui impose.
*Photo: Sipa. Numéro de reportage : AP21808715_000010.
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