Alors que Benjamin Netanyahu est attendu en Amérique à l’automne, Joe Biden a reçu le président israélien, Isaac Herzog, mardi, à la Maison Blanche. Il a tenté de resserrer un lien un peu distendu. Le lendemain, M. Herzog a été ovationné au Congrès, où des élus démocrates ont boycotté son discours.
Les relations diplomatiques sont un art qui n’est pas étranger à la gymnastique et qui requiert souvent une sacrée souplesse, fermeté des appuis et élasticité des adducteurs. Une preuve supplémentaire nous en a été donnée récemment avec la réception du président israélien, Isaac Herzog, par Joe Biden à la Maison blanche.
L’exercice n’était pas aisé. À cette occasion il fallait mettre en scène la « relation indestructible » avec Israël, pour donner des gages à l’État hébreu, tout en assumant les tensions avec le gouvernement de Benjamin Netanyahu afin de donner également des gages à une partie de l’électorat démocrate. Ce dernier s’inquiète moins de la réforme de la justice voulue par le Premier ministre israélien, qu’il n’est travaillé par un antisémitisme latent. Cet électorat démocrate soutient en effet le mouvement woke, lequel est lié à des positions pro-palestiniennes qui rendent parfois ardue la distinction entre antisémitisme et antisionisme. Un antisionisme présenté comme « le droit à critiquer la politique du gouvernement israélien » alors qu’il ne constitue qu’une façon de refuser le droit à l’existence de l’État juif. Mais, comme il est la version socialement acceptable, à gauche, de l’antisémitisme le plus crasse, il a droit de cité dans le système politique. La virulence de ses partisans oblige toutefois à la prudence. Notons au passage qu’il n’y a que pour Israël que l’on a inventé un terme générique pour qualifier le fait d’en critiquer le gouvernement. Une particularité
