Accueil Société Ces « petits riens » de l’islamisme « soft » qui s’infiltrent dans notre quotidien

Ces « petits riens » de l’islamisme « soft » qui s’infiltrent dans notre quotidien

Témoignage d'un musulman de Suisse excédé


Ces « petits riens » de l’islamisme « soft » qui s’infiltrent dans notre quotidien
Kenza Drider, qui porte le niqab, voulait se présenter à l'élection présidentielle 2012 en France. Ici à Paris en décembre 2012. SIPA. 00629048_000022

Témoignage d’un musulman de Suisse excédé par ces « petits riens » qui, à force de se répéter, illustrent les tentatives d’intrusion de certains islamistes dans la sphère privée.


Août 2002. Mon oncle Driss ne s’était jamais vraiment relevé de la chute des deux tours new-yorkaises. En plus, quelques mois plus tôt, Jean-Marie Le Pen avait accédé au second tour de l’élection présidentielle française. « Je l’avais prédit. Si nous continuons de nous voiler la face, nous l’aurons bientôt dans le baba », avait-il dit sur son lit d’hôpital en crachant ses poumons.

Car à force de fumer, Tonton avait eu des métastases dans tout le corps. Il avait beau depuis son enfance faire ses cinq prières quotidiennes et connaître par cœur le Coran, son Dieu n’avait pas été très généreux. Mon oncle avait à peine 50 ans. Il était sur le point de s’en aller. Le temps était splendide, à croire que le ciel auquel il croyait tant avait ouvert ses volets pour mieux l’accueillir.

« Si un musulman meurt en présence de femmes… »

Nous étions à son chevet. Il murmurait : « Maman ! » Un aide-soignant que nous apprécions beaucoup nous avait rejoints. Comme nous, il était né dans le sud de l’Algérie. Nous lui faisions confiance. Il parlait à mon oncle en tamachek – la langue des Touaregs – et lui apportait des mets « du pays », dont le fameux « elftat », des crêpes rudimentaires enrobées de sauce piquante et de viande de mouton.

Alors que mon oncle avait de plus en plus de peine à sussurer « maman », cette blouse blanche m’avait attiré en dehors de sa chambre d’agonisant pour me dire ceci : « Momo  (c’est mon surnom), il ne faut pas que les deux filles de Driss et son épouse restent dans cette chambre. Car si un musulman meurt en présence de femmes, son âme sera souillée et il ne pourra pas aller au paradis. » Fin de citation.

Je n’avais pas eu d’autre alternative que de l’empoigner par sa barbichette et l’expulser manu militari. « Tu n’es pas digne de partager de notre souffrance. Va-t’en. »

« Vous êtes musulman, comme moi »

J’espérais que ces intrusions indécentes d’islamistes dans nos vies privées fussent exceptionnelles. Hélas, sans être envahissantes, elles ne sont pas rares et ne
font pas la « une » des journaux.

Petit florilège.

Ce soir-là de 2015, président d’une société locale permettant à des enfants et à des adolescents d’apprendre à peu de frais à jouer d’un instrument de musique (cotisation annuelle de 80 francs suisses), je devais m’acquitter d’une épouvantable corvée : dire à une jeune musicienne qu’elle n’était plus la bienvenue car malgré de nombreux rappels, ses parents n’avaient pas payé leur cotisation. Visiblement triste, la gamine m’avais alors dit : « Monsieur ! Allez-voir mon papa, il m’attend à la sortie. »

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Effectivement, il était là, à bord d’une rutilante BMW. Il commença par m’expliquer que comme il était « au social », il n’avait pas les moyens de dépenser quatre fois 20 francs
par an pour que sa fillette puisse apprendre à jouer de la flûte traversière et s’intégrer à un groupe. Puis, constatant mon scepticisme, il m’interpella en ces termes : « Eh ! Mais si vous vous prénommez ‘Mohamed’, c’est que vous êtes musulman comme moi ! Dans ce cas, je paie. »

Fin de citation.

Quelques mois plus tôt, notre section locale du PS avait vécu une séance épouvantablement houleuse. Enjeu : la désignation de nos candidats et candidates au Conseil municipal. Je m’étais inconsciemment porté volontaire – face à une femme. Un quasi tabou. « Parqués » (car il n’existe hélas pas d’autre mot) au fond
de la salle, une vingtaine de travailleurs turcs membres d’un syndicat très influent. Ils avaient été convoqués pour répondre aux ordres de leur « chef », devenu depuis député. Ils avaient pour mission de me barrer la route. Mais découvrant mon prénom, l’un d’entre eux m’avait attiré à l’écart et m’avait dit : « Tu es musulman comme nous ? Alors nous allons voter pour toi et contre cette femme. » Heureusement, j’avais été battu pour une petite voix. La mienne !

« Nous seuls connaissons la vérité »

Et que dire de cette Suissesse convertie – c’est son droit légitime – qui refuse de me serrer la main, alors que je lui avais si souvent fait la bise auparavant ? « Si des connaissances me voient serrant la main d’un homme, ils risquent de me dénoncer à mon mari », avait-elle dit pour se faire pardonner.

Et que dire de cette autre femme au visage aussi pur que celui de Claudia Cardinale dans Il était une fois dans l’Ouest ? Elle s’était mise à porter un discret foulard, puis un fichu plus impressionnant et désormais un niqab ! « Nous seuls connaissons la vérité », m’avait jeté à la figure cette ancienne copine du quartier.

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Et que dire aussi de cette pizzeria, peut-être une des meilleures de la ville ? Qui propose de véritables filets d’anchois ou des merguez à damner un apôtre ! Malheureusement, son gérant refuse de servir du vin à ses clients. Tant pis pour lui.

Que dire enfin de cette vieille connaissance qui s’inquiétait de mon éternel célibat ? Ce quasi compatriote me proposait sans vergogne de me faire rencontrer de jeunes musulmanes. « Elles sont dociles ! », m’avait-il assuré. « Tu n’aurais pas plutôt une Juive ? », avais-je rétorqué par pure provocation. Il ne m’adresse plus la parole.

Ad libitum.

Une grosse poignée d’islamistes pourrissent notre quotidien

Ces petites scènes de la vie quotidienne ont pour la plupart eu lieu dans « ma » ville
: Bienne. Quelque 55 000 habitants. Un modèle d’une commune multi-ethnique qui a prospéré grâce à l’apport successif de travaileurs du Seeland, du Jura, de Toscane
et des Pouilles, d’Andalousie et de Galice, du Portugal, de Serbie et du Kosovo. Où l’école et l’entreprise ont été de formidables lieux d’intégration – sans oublier les nombreux clubs sportifs, les fanfares et les troupes de théâtre, les bistrots et même les cimetières.

Une politique intelligente en matière de logements avait jusqu’alors évité la création de « ghettos » ethniques.

Parfois cependant, j’ai des doutes. Au nom du magnifique multiculturalisme dont je suis un fruit, certains semblent prêts à renier leurs valeurs et à céder au mortifère relativisme culturel. N’osent plus dire que certains principes, acquis au terme de longues luttes, et souvent encore fragiles, ne sont pas négociables. Par exemple, l’égalité entre hommes et femmes (il y a du boulot !), la lutte contre l’homophobie, l’antisémitisme et toutes les formes de xénophobie, la dénonciation des dérives communautaristes et la réaffirmation que dans une civilisation des Lumières, la Loi prime sur la foi.

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Il y a cinquante ans presque jour pour jour, j’avais, sans le demander, débarqué dans cette ville à mes yeux exemplaire : ouverte, modeste, laborieuse et innovante.

Mais cette image engageante ne doit pas masquer une triste réalité : à force de sectarisme et de revendications impossibles à justifier, une grosse poignée d’islamistes nous pourrissent l’existence au quotidien et donnent une image désastreuse de l’écrasante majorité de celles et ceux qui voudraient simplement pratiquer leur religion discrètement. Ou qui s’y réfèrent pour des raisons purement culturelles.

J’en fais partie. Car je le confesse. Je n’ai de profondément musulman que deux particularités : mon prénom, qui est bigrement typé, et mon prépuce, qui est pareillement coupé.

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