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Islamisme: la révolution à petits pas


Islamisme: la révolution à petits pas
Une femme voilée à Paris, mai 2015. SIPA. 00713541_000001
Une femme voilée à Paris, mai 2015. SIPA. 00713541_000001

Il y a eu dans certaines villes allemandes, anglaises et danoises une police de la charia qui sillonnait les rues et « invitait » les clients des discothèques à ne pas boire d’alcool ni écouter de la musique.

En Angleterre, une trentaine de tribunaux islamiques officieux et sans existence légale rendent des décisions, notamment en matière de droit de la famille, sans nécessairement reconnaitre les mariages ou divorces « civils ». Theresa May, alors Ministre de l’Intérieur, déclarait en mai 2016 qu’ « un certain nombre de femmes auraient été victimes de ce qui apparaît comme des décisions discriminatoires prises par les conseils islamiques ».

En Belgique, un parti « Islam », se revendiquant islamiste, a fait élire 2 conseillers municipaux à Anderlecht et Molenbeek en 2012 avec pour tout programme politique de « favoriser les mariages dès l’adolescence et la sévérité dans le mariage » ou « le rétablissement de la peine capitale » et comme objectif, à terme, un « Etat islamique ».

En France, après l’indigne Salon de la femme musulmane de Pontoise organisé par des islamistes et dont l’un des invités affirmait sur les réseaux sociaux que « si la femme sort sans honneur [comprenez : sans voile], qu’elle ne s’étonne pas que les hommes abusent de cette femme-là », c’est désormais par la voie judiciaire que certains ont décidé de faire progresser une certaine idée de la société au détriment de la liberté d’expression.

Les procès contre la pensée

Fin novembre 2016, Pascal Bruckner comparaissait devant la 17ème chambre correctionnelle à Paris pour avoir soutenu sur Arte en 2015 que par leurs écrits et leurs actions militantes, les associations Les Indivisibles et  les Indigènes de la République  auraient, selon lui, « justifié idéologiquement la mort des journalistes de Charlie Hebdo ». A lire la très subtile Houria Bouteldja, porte-parole des Indigènes de la République, dans son livre Mohamed Merah et moi : « Mohamed Merah, c’est moi, et moi, je suis lui. Nous sommes de la même origine mais surtout de la même condition. Nous sommes des sujets postcoloniaux. Nous sommes des indigènes de la république », on aurait tendance à louer la lucidité de Pascal Bruckner plutôt que lui faire un procès grotesque.

Relaxé le 17 janvier dernier, tout comme Jeannette Bougrab également poursuivie pour des propos similaires. La République judiciaire a encore du bon sens.

Plus récemment encore, un professeur de philosophie Soufiane Zitouni était poursuivi devant le tribunal correctionnel de Nanterre pour avoir dénoncé, en février 2015 dans Libération, les dérives islamistes au sein d’un établissement privé musulman du nord de la France. Il y évoquait, entre autres, un « antisémitisme quasi culturel de nombre d’élèves du lycée ». A l’audience, le Parquet avait déclaré : « C’est de la polémique, pas de la diffamation. Sans ça, il n’y a plus possibilité de s’exprimer ». Poursuivi aux côtés de Laurent Joffrin, directeur de la publication de Libération, ces derniers ont été relaxés le 7 février dernier. On s’en réjouit.

En ces temps de curée médiatique contre l’historien Georges Bensoussan, les médias ne se sont pas pressés pour diffuser la nouvelle de ces relaxes. Voilà une belle preuve de courage ou, plus simplement, d’honnêteté journalistique.

Alors répétons-le, au risque de lasser, pourvu que l’on en prenne conscience une bonne fois pour toutes. On assiste dans les médias, dans la société et jusque dans les prétoires à une tentative totalitaire de confiscation de la parole, d’une certaine parole.

Le fascisme aime toutes les couleurs

Dès que l’on dénonce l’antisémitisme dissimulé derrière le paravent sémantique de l’antisionisme ou le racisme anti-blanc revendiqué dans un « camp d’été décolonial », « réservé uniquement aux personnes subissant à titre personnel le racisme d’État en contexte français », le risque d’une action judiciaire pour faire taire devient de plus en plus prégnant.

N’en déplaise aux censeurs communautaristes, il y a en France des territoires abandonnés ou plus exactement vendus, troqués contre des bulletins de vote, par les pouvoirs publics, laissés aux mains des salafistes et dans lesquels l’endoctrinement est quotidien.

Il existe bien en France une partie de la population qui semble de plus en plus habitée par le rejet de l’autre, du Blanc et du Juif pour reprendre le titre du dernier opuscule commis par Houria Bouteldja, la même, dans lequel elle livre la puissance de son ignorance en affirmant que « l’antisémitisme est européen. Il est un produit de la modernité ». Mais de quelle modernité parle-t-elle ? De l’Inquisition au XVème siècle, des pogroms antijuifs d’Odessa en 1821 ou de Kichinev en 1903 ? A quelle Europe fait-elle référence ? A celle qui a permis les massacres de nombreux Juifs de Safed (Galilée) en 1834 ou de Hébron en 1929, ou le statut de dhimmis imposé essentiellement aux Juifs à partir du VIIème siècle en terre d’Islam ?

Que la horde des plaignants (le PIR, les Indivisibles, le CCIF et consorts) fassent usage de la démocratie pour museler ceux qui ne pensent pas comme eux, voilà qui est entendu. Ils ne sont pas les premiers et ne seront pas les derniers. Mais il est bien plus inquiétant de voir avec quelle lâcheté et parfois quelle satisfaction dans le renoncement, les médias leur offrent des tribunes pour venir se répandre sur les plateaux de télévision ou les colonnes des journaux.

Le fascisme aime toutes les couleurs. Brun, rouge, ou vert. Refuser de le comprendre et se vautrer dans le déterminisme social, ethnique ou historique est une erreur tragique. Les discours de victimisation et d’excuse sont un poison. L’islamisation de plus en plus radicale d’une frange de la population française n’est pas seulement due à la crise économique et sociale ou aux méfaits de l’histoire coloniale française. Il y a, en France comme ailleurs, une guerre culturelle contre la démocratie. Une guerre à coups d’accommodements raisonnables mais aussi à coups de mots et de procès iniques. Une forme de terrorisme intellectuel en somme.



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