Islam. L’écrivain fait plus qu’un mea culpa, s’étonne Ivan Rioufol
Les intuitions de Michel Houellebecq sur les évolutions de la société sont souvent exactes, parfois prophétiques. Formé à l’esprit scientifique et à la poésie, il a ce don qui permet aux bons écrivains de voir dans l’obscurité. Mais, cette fois, ce qu’il montre dans son dernier livre (Quelques mois dans ma vie, Flammarion) de sa spectaculaire soumission à l’islam relève davantage d’une faiblesse de caractère que d’une tendance collective au renoncement. Du moins, c’est ce que je veux croire, même si je ne néglige pas le somnambulisme qui a gagné les plus indolents. Il est aisé d’observer, à rebours d’un Houellebecq soucieux d’obtenir les bonnes grâces du recteur de la mosquée de Paris et de Bernard-Henri Lévy, le réveil des peuples, des nations, des identités et des cultures.
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Le nouveau sultan Erdogan a été réélu (52,14% des voix), en dépit de la crise économique et sociale qui frappe la Turquie, pour avoir su défendre l’âme et la fierté de son pays. Une quête de sens, en rupture avec la société matérialiste et consumériste occidentale, habite ceux qui, en France, rejettent « l’homme déglingué » (Robert Redeker) oublieux de ses propres racines. L’engouement pour le pèlerinage religieux traditionaliste de Paris à Chartres, qui s’est achevé lundi après 97km parcourus à pied depuis samedi par 16 000 jeunes (moyenne d’âge : 20 ans) fait partie de ces signaux faibles qui laissent espérer une renaissance spirituelle. Dans ce contexte, la capitulation de Houellebecq face à l’islam, au prétexte de s’assurer une image bonasse et pantouflarde, s’apparente à une trahison.
L’écrivain avait à cœur de s’excuser, devant les autorités musulmanes, de propos tenus lors d’une conversation avec Michel Onfray, retransmise dans un hors-série de la revue Front Populaire. Houellebecq avait notamment déclaré: « Je crois que le souhait de la population française « de souche », comme on dit, ce n’est pas du tout que les musulmans s’assimilent, mais simplement qu’ils cessent de les voler et de les agresser (…) Ou bien, autre bonne solution, qu’ils repartent ». Cette généralisation était en effet stupide; son repentir était légitime. Mais l’écrivain est allé bien au-delà d’un mea culpa. Il a repris à son compte le poncif islamique sur l’ « islam, religion de paix et de tolérance ». « L’islam est une religion », écrit-il, sans vouloir admettre que l’islam est surtout un ensemble de codes et de lois (charia) qui règlent la vie quotidienne dans les moindres détails. « Le problème n’est pas l’islam, c’est la délinquance », soutient-il également, en occultant la force conquérante du djihad, qui a déjà su imposer un séparatisme dans des cités. La contre-société islamique en est le résultat. Elle est soutenue par une majorité de jeunes musulmans: dans tous les sondages, ceux-ci se disent attachés à la loi islamique plutôt qu’aux lois de la république. Même le salafisme trouve grâce à ses yeux (entretien au Point), alors même que le drapeau de l’Arabie Saoudite a le sabre comme emblème. Mais qui s’offusque de la débandade de Houellebecq ?
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