Apostat de l’islam et cofondateur du magazine Riposte laïque, Pascal Hilout n’est pas réputé pour faire dans les mielleries. Entretien sans langue de bois.
Alexis Brunet. Bonjour Pascal Hilout, vous avez participé à la fondation du magazine en ligne Riposte laïque. Vous vous y présentez comme « apostat de l’islam né Mohamed ». Pouvez-vous en dire plus à nos lecteurs ?
Pascal Hilout. Je suis né au Maroc de parents musulmans. Dès le lycée, j’ai compris que l’islam avait un vrai problème avec la moitié de sa population : les femmes. J’ai compris alors que si on ne changeait pas la condition de la femme, ce n’était absolument pas la peine de vouloir changer quoi que ce soit dans les pays musulmans. C’est à ce moment-là que je suis devenu un féministe convaincu. Je suis arrivé en France en 1983 du Maroc. Quand j’ai demandé la nationalité française, j’ai demandé la francisation de mon prénom. « Hilout » est mon nom de famille d’origine. J’ai choisi « Pascal » parce que j’aimais beaucoup la sonorité. La francisation du prénom, c’est une bonne indication qu’on adopte la France non seulement par la nationalité mais aussi par ses traditions, sa culture, et qu’on adhère à son histoire.
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En mars 2012, la Ligue des Droits de l’homme vous a fait condamner pour provocation à la haine envers les musulmans après que vous avez écrit dans Riposte laïque que « l’islam n’est pas une religion mais un projet politico-religieux totalitaire et qui ne sait exister que par la conquête ». Avez-vous eu d’autres démêlés avec la justice depuis ?
Non pas du tout et je maintiens. L’islam est une religion conquérante, toute son histoire est émaillée par la conquête, en tous cas jusqu’à maintenant.
Il y a depuis longtemps un malentendu sur ce qu’est l’islam et sur ses véritables intentions
Il semble aussi que vous ayez été attaqué en justice à cette occasion parce que vous avez comparé les prières de rue dans Paris à une occupation…
C’est vrai. Les femmes n’occupaient pas le terrain, elles n’avaient pas cette possibilité de prier dans la rue, elles étaient tenues de prier à la maison. Les hommes qui occupaient le terrain le faisaient donc justement pour montrer leur capacité à mobiliser et à occuper le terrain. Marine Le Pen a dit exactement la même chose que moi quelques temps après et elle n’a jamais été inquiétée pour cela. Ceux qui ont prié dans la rue ont eu gain de cause. L’État, qui est soit disant laïc, s’est vu obligé de trouver un local à une religion qui est suffisamment riche pour se trouver tous les lieux de culte qu’elle veut.
En juin dernier, dans un article intitulé « Plus que jamais, 10 ans après l’apéro saucisson-pinard, à bas l’islam ! » paru dans Riposte laïque, vous écrivez au sujet de ce dernier que « la terre entière doit s’en débarrasser ». Sans vouloir vous offenser, n’est-ce pas un peu simpliste ?
Non justement, ce n’est pas du tout simpliste. Les religions ne sont pas vouées à durer, elles peuvent mourir, il y a plein de religions dont on ne parle plus ou qui ne sont plus pratiquées. Et donc je suis persuadé de la nécessité d’une adaptation complète de l’islam à notre temps, de ne plus inscrire la soumission dans le corps, l’espace et le temps. Les musulmans sont d’abord les victimes de l’islam, puis ils deviennent transmetteurs. Ce que je souhaite vraiment, c’est la libération des musulmans. L’islam a assez rabaissé ces derniers, il doit cesser de rabaisser les comportements de ses sujets. Ça fait quatorze siècles qu’il en est ainsi quand même, c’est bien assez.
Dans un sondage IFOP commandé par Charlie-Hebdo, 60% de personnes se déclarant musulmanes disent ne pas faire passer leurs convictions religieuses avant celles de la République, ce qui est une petite majorité. Ne va-t-on pas quand même vers une sécularisation de l’islam en France ?
Ça dépend de l’attitude de la France. Si la société française ne cède en rien, les musulmans vont bien sûr changer de comportement. Mais malheureusement pour les jeunes, c’est la tendance inverse qui s’observe actuellement. Parmi nombre de jeunes, on ne condamne pas un forfait qui a été fait sur des caricaturistes. C’est très grave de voir qu’il y a une jeunesse actuellement qui est de plus en plus française et qui n’adhère pas du tout aux fondamentaux du respect de la liberté d’expression. Il y a un conflit réel qui est très grave et qui nous prépare des jours difficiles.
Cependant, 72% des interrogés se déclarant musulmans condamnent totalement l’attentat de Charlie-Hebdo dans ce même sondage. N’est-ce pas une bonne nouvelle ?
Mais encore heureux qu’ils le condamnent! (Rires). Franchement, un crime comme celui-là, ce serait la moindre des choses qu’ils le condamnent tous. Selon cette même enquête, un quart des musulmans aurait protesté contre les manifestations qui ont suivi la tuerie s’ils avaient pu. Cette partie aurait donc préféré des insultes à l’égard des morts. Trop de musulmans trouvent encore que c’est justifié de tuer pour leur prophète. Et même s’ils ne sont pas majoritaires, je souligne que ce sont toujours des minorités actives et agressives qui finissent par faire l’Histoire.
Vous êtes régulièrement invité à France 24 Arabe pour débattre. Il y a cinq ans, peu après ce même attentat, vous avez eu un échange assez vif avec Ghaleb Bencheikh, qui est maintenant Président de La Fondation de l’islam de France. Vous l’avez notamment qualifié d’hypocrite sur le plateau. L’avez-vous revu depuis ?
Oui plusieurs fois, notamment lors d’un colloque à l’Unesco. Tous les gens qui connaissent l’islam et qui ne veulent pas condamner les comportements de Mahomet savent très bien que c’était un pédophile, des historiens musulmans l’ont bien écrit. Mahomet a demandé la main d’une fille qu’il a déflorée quand elle avait neuf ans, tous ces gens-là le savent bien. Des historiens comme Tabari ou Ibn Hicham précisent bien qu’elle jouait encore à la poupée à ce moment-là. De même, on sait parfaitement que Mahomet a fait la guerre à tous ceux qui n’étaient pas musulmans. Ceux qui connaissent l’islam savent très bien comment son histoire a commencé et comment elle a continué. On ne peut pas dire de belles paroles comme quoi on adhère à la République ou que sais-je sans dénoncer cette histoire ancienne, ou alors c’est effectivement de l’hypocrisie. Il faut commencer par dire que oui, cette histoire, c’est la nôtre, mais nous ne l’acceptons pas et nous la dénonçons pour la dépasser. C’est ce que des musulmans, surtout soi-disant éclairés devraient enfin faire.
Dans cette même émission, vous avez eu un autre différent avec Ghaleb Bencheikh qui affirmait que le Coran, à la différence de l’islam, ne condamnait pas l’apostasie. Vous qui êtes le premier concerné par ce sujet, que répondez-vous ?
Toute l’histoire musulmane est émaillée d’apostats qui ont été poursuivis et tués. Même au Maroc, qui est le plus libéral des régimes musulmans, il y a un « conseil scientifique », un conseil jurisprudentiel qui n’a lui-même jamais condamné l’apostasie. Elle est toujours inscrite dans la loi marocaine, l’apostat peut légalement y être poursuivi. Si le Maroc n’exécute pas vraiment cette loi, il l’utilise pour faire peur à ses citoyens, pour éviter que trop d’entre-eux se montrent comme apostats. Si le Roi du Maroc lui même et son conseil ne sont jamais revenus sur cette loi, c’est qu’ils savent vraiment que l’apostasie est condamnée par l’islam.
Par l’islam certes, mais par le Coran ?
L’islam, c’est le Coran plus Mahomet. Puisque le Coran ne parle pas et n’agit pas, on ajoute ce qu’a fait Mahomet. Mahomet a massacré ceux qui ne voulaient pas se déclarer musulmans. Dès qu’il est mort, la première guerre qui a été faite par son successeur fut de mater une rébellion d’apostats. De nombreuses tribus voulaient alors revenir à leurs religions antérieures. La première des guerres de l’islam fut contre les apostats, contre les renégats. Il faut toujours se référer à l’Histoire car c’est l’Histoire qui interprète ce qui est écrit.
Vous avez dit dans la même émission prôner une vision « humaniste » pour détruire les barrières religieuses, mais n’avez-vous pas l’impression d’être un peu trop frontal dans vos chroniques pour être fédérateur ?
Je l’ai dit et je le répète, les musulmans sont meilleurs que le Coran et l’islam. À un moment donné il faut leur dire que les germes pathogènes du Coran et de Mahomet doivent être détruits pour les guérir. Ce que font Ghaleb Bencheick et d’autres musulmans dits éclairés, c’est le contraire : ils accusent une partie des musulmans de ne rien avoir compris, pointant du doigt les wahhabites ou les Frères musulmans. Or, tous les musulmans sont en fait des victimes de l’islam. Moi je suis frontal à l’égard de l’islam pour que justement, les musulmans n’inscrivent plus la soumission dans le corps, l’espace et le temps. Il faut être très clair, si on est humaniste et qu’on est pour que les musulmans se libèrent et se débarrassent de l’islam, il ne faut avoir aucune pitié pour une idéologie religieuse.
Toujours est-il que le nombre de musulmans continue d’augmenter en France et que les extrémistes musulmans s’y portent bien. À quoi cela est-il dû selon vous ?
Si l’islam a été conquérant, et s’il continue à avancer c’est parce qu’il sait mettre des personnes à ses côtés, il sait faire adhérer des personnes jusqu’au bout. Certains préfèrent mourir pour l’islam que de rester vivants. C’est une idéologie conquérante par nature, qui donc progresse tant qu’elle n’a pas d’opposition. Tant qu’il n’y a pas assez de gens qui se soulèvent, qui disent qu’ils n’accepteront pas du tout d’être soumis, tant qu’ils n’y aura pas de vrais opposants à l’avancement de cette idéologie, elle continuera, en France ou ailleurs. L’Europe fut attaquée par le passé, tant du côté de la péninsule ibérique que du côté turc, Byzance n’existe plus, l’église Sainte Sophie est transformée à nouveau en mosquée par le sultan Erdogan qui se sent pousser des ailes. On voit donc bien que s’il ne trouve pas en face de lui des gens assez fermes, l’islam n’a aucune raison de cesser d’avancer.
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Les croisades pour la sauvegarde du Saint-Sépulcre ont cessé avec la mort de Saint-Louis. L’arrêt de l’expansionnisme islamique ne doit-il pas venir du monde islamique lui-même ?
Non, c’est à la France et à l’Europe de résister à la pénétration de cette idéologie. En revanche, si réforme et changements il peut y avoir dans l’islam, cela doit venir des musulmans eux-mêmes dans leurs propres pays. J’ai un espoir en ce qui concerne le Maroc, le pays musulman que je connais le mieux. Le Maroc que j’ai connu jusqu’en 1974, était une dictature où l’on n’avait absolument pas le droit de dire ce qu’on pense. Aujourd’hui, j’ai été absolument surpris de voir que des articles où je dis la même chose qu’en France mais cette fois en arabe sont publiés sur le site Hespress, qui est un des premiers sites d’informations marocains. Dans les commentaires, j’ai été surpris par la liberté d’expression. Bien sûr, il y a toujours les habituels commentaires qui crient à l’ « islamophobie » mais la majorité discute sérieusement. Quand je vois cette liberté d’expression, j’ai un espoir mais malheureusement, le Maroc est quand même un petit pays par rapport aux finances des pays du Golfe et leur main mise sur l’islam dans le monde.
Et pour la France, vous avez un espoir ?
Je crois que nous sommes malheureusement mal partis en France, il y a depuis longtemps un malentendu sur ce qu’est l’islam et sur ses véritables intentions. Sondage après sondage, on commence à comprendre qu’il y a une dissonance absolue entre ce que les musulmans pensent et ce que la majorité des journalistes nous a dépeints d’un islam soi-disant compatible avec la République. Petit à petit, on voit que nous sommes devenus un archipel, que les territoires perdus de la République sont devenus maintenant un lieu commun. On ouvre petit à petit des yeux sur des choses que l’on ne voulait pas voir au départ et se pose maintenant la question de savoir ce que l’on va faire. Est-ce que l’État va reprendre ses droits et faire vraiment la loi de l’État ou va-t-on continuer à se disloquer jusqu’à avoir du Liban sur place ? Macron n’aurait même plus besoin d’aller au Liban (rires).
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