L’idéologie prépondérante expose informateurs et commentateurs à se tromper sur la manière dont les religions sont présentes dans la vie sociale. On les considère soit comme des ethnies, soit comme des mouvements d’opinion à préoccupation éthique. Quand on conclut, de la présence de musulmans parmi les victimes des terroristes, que leur motif n’est pas religieux, on applique une grille d’analyse inspirée par un universalisme naïf pour lequel toute la violence sociale revient à la « haine de l’autre » et pour cette raison, on ignore la violence contre les mauvais croyants. On se trompe tout autant quand on identifie les religions à partir de leur enseignement moral. À cet égard toutes les religions, monothéistes du moins, sont impeccables ; elles reprennent la « règle d’or » : ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas subir, respecte la vie humaine. Malheureusement, pas plus que les idéologies laïques, les religions ne font ce qu’elles disent. Leur action est d’une autre nature que leur message moral. Elles structurent des personnalités en les faisant entrer et habiter dans l’anthropologie fondamentale qui correspond à leurs récits et à leurs rites. Surtout, elles conditionnent et rassurent leurs fidèles en leur imposant, plus ou moins strictement, un mode de vie.
Sur l’anthropologie, quant à la dynamique qu’elles inaugurent, les religions diffèrent profondément[1. Quant à la différence islamo-chrétienne sur ce plan, voir le chapitre 6 du dernier livre d’Alain Besançon, Problèmes religieux contemporains, Éd. De Fallois, 2015.]. Les différences sont encore plus flagrantes en ce qui concerne les disciplines quotidiennes. Le christianisme, même catholique, a cessé ces dernières décennies d’être un mode de vie. À l’opposé, l’islam, on le voit désormais en Europe, s’identifie par des manières de s’habiller, de se nourrir, de scander la journée… qu’il impose dans l’espace public, en faisant valoir ses interdits d’une façon que des reportages à Saint-Denis ou à Molenbeek ont décrite récemment. Michèle Tribalat a montré l’efficacité de cette occupation du temps et de l’espace ces dernières décennies : raréfaction des mariages mixtes, transmission religieuse de plus en plus assurée dans les familles. En France, le taux de transmission de l’appartenance religieuse était pour les musulmans de 86 % dans les années 1980, contre 43 % vingt-cinq ans auparavant. Chez les catholiques l’évolution a été inverse, passant de 68 % à 60 %[2. Assimilation, la fin du modèle français, Éd du Toucan, 2013, p. 161.]. [access capability= »lire_inedits »]
Une religion identifiée par un mode de vie a des implications politiques directes parce qu’elle rend homogène le groupe des croyants, mettant ainsi ses fidèles à part. L’islam impérial, l’islam dominant, a pu neutraliser cette propension, il a su alors gérer la diversité et proposer une sagesse pratique[3. Cf Adrien Candiart, « Comprendre l’islam, ou plutôt pourquoi on n’y comprend rien », Urbi et Orbi, sur le site de La Croix, 25/11/2015.]. Au contraire un islam déraciné et sur la défensive pratique chez nous ce que Paul Yonnet a pu appeler une « autoségrégation ». Il est sans doute vain dans le cas d’un islam engagé dans une surenchère aux pratiques discriminantes, comme le salafisme, de se demander où est la frontière entre le politique et le religieux. Quiétisme ou activisme, ces deux attitudes sont sans doute incompatibles à un moment donné, mais parce qu’elles mettent en œuvre la même passion de se séparer, on passe facilement de l’une à l’autre. Dans l’islam, l’autonomie du politique a du mal à s’enraciner parce que les domaines religieux et politique sont peu distingués. On voit des hommes pieux passer à l’acte, on voit aussi des politisés incroyants (au départ) prendre feu pour l’islam. On a vu surtout des régimes nés laïques, comme celui de la Turquie moderne ou celui du Baath irakien, s’islamiser sans qu’un seuil soit repérable, comme si le religieux et le politique c’était la même chose autrement. Une structure mentale semble d’ailleurs chez beaucoup, coiffer le politique et le religieux : l’opposition frontale à la modernité, « l’islam contre tout le reste »[4. Formule d’un islamiste anglais repenti dont Michèle Tribalat présente l’autobiographie en épilogue du livre précité.]. Et si l’attachement aux signes et aux interdits qui « font la différence » paraît souvent plus systématique dans nos banlieues que dans les pays d’émigration[5. Voir à ce sujet dans Marianne le témoignage de l’universitaire algérien Fawzi Benhabib habitant Saint-Denis.], c’est évidemment que le défi à relever est plus direct à Paris qu’au pays. C’est pourquoi nous assistons à la constitution chez nous d’éléments d’une contre-société musulmane dont on se demande où elle va, à quelles séductions elle peut succomber.
Quand nos principes nous divisent
Cette situation, peut-on croire, fait augurer un avenir dramatique voire apocalyptique. Les « padamalgame ! » ressassés n’empêchent pas qu’on ressente comme une menace le séparatisme quotidien de nombreux musulmans. On a tendance à penser : ils font société à part, ils se réclament d’une culture allergique à la démocratie, pas étonnant que leur ressentiment se condense à l’occasion en folie meurtrière. Aller ainsi directement du banal au pire, c’est oublier les responsabilités de la société française dans l’isolement des musulmans et aussi le seuil décisif de la crise d’adolescence dans les biographies de djihadistes. Pourtant si ce schéma reste prégnant dans les mentalités, ce n’est pas sans raison. Daech ne recrute qu’une infime minorité des musulmans, mais ses adeptes se sont tous voués à la cause de l’islam ou à l’idée qu’ils en ont. Olivier Roy réfère le djihadisme au nihilisme d’une partie de la jeunesse occidentale, toutes origines confondues. Mais ce nihilisme a un lien particulier avec l’islam. En effet, l’attitude « islam contre tout le reste » touche au nihilisme par le centrement sur soi et le mépris du « reste ». À cause de cette connexion, l’amalgame subsistera dans les mentalités si l’on n’admet pas qu’il y a deux questions, à ne pas confondre et à ne pas isoler, celle du terrorisme et celle de l’islam.
La première difficulté que nous rencontrons quand nous essayons de penser et de construire le lien entre les musulmans de France et leurs concitoyens, c’est celle du sens donné aux mots essentiels. À l’usage, les mots de la devise républicaine, aussi bien que le mot laïcité, se révèlent de faux amis. On invoque l’égalité et la fraternité mais d’un côté, c’est pour dire que les musulmans n’en ont pas leur part en France, de l’autre qu’ils ne les mettent pas en pratique chez eux, donc qu’ils ne remplissent pas les conditions pour entrer dans la communauté civique qui s’est donné de tels principes. Ces incompréhensions tiennent à ce que, dans le cadre d’une communauté civique affaiblie où les droits de l’individu sont le dernier repère, égalité et fraternité au lieu d’être des principes d‘action, des tâches communes, des devoirs, sont des créances sur l’État. Cette perversion nous engage dans une logique de séparation, chaque groupe s’identifiant à ce qui lui manque alors qu’il estime y avoir droit. On pourrait dire la même chose de la tolérance et des usages contradictoires qui en sont faits.
Que nos principes ne nous unissent plus si on les détache de l’appartenance civique, les malentendus querelleurs autour de la laïcité le montrent : implique-t-elle un refoulement strict des religions dans le privé ou bien demande-t-elle qu’on sanctuarise pour chacune le territoire qu’elle revendique ? Une société de droits rivaux ne peut pas former un ensemble intégré.
On a des chances de comprendre le malaise et même le malheur d’être déchiré par de tels malentendus, si l’on se rappelle qu’il y a peu, jusqu’aux années 1980, comme le montre Michèle Tribalat, une partie des immigrés musulmans se sont, en se « sécularisant », rapprochés des autres Français et même assimilés – sécularisation signifiant qu’ils ont valorisé et investi personnellement un domaine pour eux nouveau, la citoyenneté (dont l’État-providence était une concrétisation). Ceci les mettait à distance de l’englobant qu’était leur religion infuse dans toute la vie. Après d’autres arrivants, certains musulmans ont trouvé suffisamment significatif le débat public en France pour s’y impliquer et en être transformés. Leur intégration s’est faite grâce à la politique qui pouvait alors brasser et mêler des matériaux divers dans son courant, ce qu’elle ne fait plus quand elle stagne comme actuellement. Malgré cela, des optimistes voient l’intégration se poursuivre par le simple effet du vivre-ensemble. Ils en donnent comme preuve, la fréquence des patronymes arabes chez les médecins, avocats, commerçants… Cette thèse, notamment défendue par Olivier Roy[6. Voir par exemple, La Peur de l’islam, Éd. de l’aube, 2015.], revient à soutenir que les musulmans sont en fait plus intégrés qu’on ne le croit et qu’ils ne voudraient l’être. Outre qu’elle oublie peut-être la tendance récente au séparatisme, soulignée par Michèle Tribalat, elle ne correspond pas au modèle français classique d’intégration (de Gambetta et Zola jusqu’à Sarkozy et Valls) par la politique, donc par la volonté de participer à une histoire en cours.
L’année 2015 nous a permis de comparer, sur le cas justement de l’islam de France, l’intégration sociale et coutumière, et l’intégration civique. Le défaut d’intégration civique a été illustré par l’absence des musulmans à la manifestation du 11 janvier, alors que l’existence d’une intégration à la société et à l’espace national explique leur indignation après les attentats du 13 novembre. La République a été invoquée dans les deux cas, mais celle de novembre désignait un espace commun menacé par des attentats aveugles alors qu’en janvier l’enjeu, plus exigeant, était la défense d’un régime de liberté et de débat où l’islam n’était pas nécessairement épargné.
Si c’est la dynamique politique qui nous fait défaut, on ne peut pas incriminer les seuls musulmans. Son épuisement est plutôt révélateur de notre asthénie collective, qui s’exprime par notre incapacité à traduire nos problèmes en tâches communes, avec son corollaire qu’est la séparation des élites et de la masse. C’est à propos de la présence musulmane que cette asthénie apparaît le plus clairement. Si en effet on excepte des marges qui avouent leur inquiétude sans s’y résigner, deux courants principaux se partagent l’opinion, concluant l’un et l’autre à une certaine forme de passivité. Au Front national, on tempête et on désespère, on rêve de se débarrasser du mauvais objet. Du côté d’un libéralisme facile, on pense (on pensait jusqu’au 12 novembre ?) qu’il n’y a pas vraiment de problème, sinon dans la mentalité des Français.
La situation française peut apparaître désespérante, voire désespérée. Ressenti comme une menace externe, l’isolationnisme musulman est largement un effet et un symptôme de la crise générale d’un pays à un point bas de son histoire : impuissant depuis dix ans devant le chômage, sous tutelle européenne, incapable de maîtriser ses dépenses publiques, désinvesti par ses élites, en crise de représentation. Tout cela, qui contribue à notre fameuse déprime, peut être désigné comme une situation historique de désœuvrement. La France a naguère montré la voie, désormais, elle ne se voit plus de mission, ni même d’orientation claire. On ne lui adresse pas d’autre message que la consigne de s’adapter.
Mais il se peut que, comme à d’autres moments de notre histoire, des difficultés jugées insurmontables soient l’occasion et la voie d’une invention. Moderniser une monarchie ancienne ancrée dans l’absolutisme pouvait paraître en 1780 aussi nécessaire qu’impossible, de même qu’en 1870, sortir de l’oscillation entre instaurations républicaines utopiques et restaurations autoritaires de l’ordre. Maintenant, pouvons-nous discerner un avenir à travers nos problèmes, particulièrement celui de l’islam ? La présence de musulmans parmi nous est durable, elle ne peut que devenir plus nombreuse, à cause de la proximité d’un Maghreb instable, à cause de la démographie de l’Afrique subsaharienne. Nous ne sommes pas en Europe les seuls à compter des millions de musulmans sur notre territoire, mais nous avons des responsabilités historiques particulières. Nous ne savons pas quel tour prendra la crise générale de l’islam, mais nous savons que la zone de contact islamo-européenne traverse notre pays, et que nous avons là un rôle à jouer.
L’enjeu, c’est l’affirmation, ou non, d’un islam français et plus largement européen. Le point décisif, c’est la consistance et la légitimité des appartenances politiques nationales, sur quoi s’opposent le système européen (chrétien ou postchrétien) et le monde musulman. Pour les musulmans de France, Pierre Manent l’a très bien vu[7. Dans Situation de la France, Éd. Desclée de Brouwer, 2015.], le seuil à franchir est la rupture avec l’oumma. 0n lui a reproché de demander à ce propos l’impossible. Mais il se peut que l’indignation de la grande majorité des musulmans d’ici après les attentats, exprimée par leurs représentants, annonce un tournant, la conscience nouvelle que leur sort est celui du pays où ils se trouvent, alors que ceux qui se recommandent de l’oumma les menacent. Comme la ruée des Syriens vers l’Allemagne, la réaction à la fois réaliste et horrifiée des musulmans de France participe peut-être d’un basculement vers l’Europe de populations dont la communauté musulmane était le seul horizon. Dans ces conditions peut s’affirmer en France un leadership musulman pour qui la citoyenneté comporte des obligations de principe. Ces obligations, c’est à l’État de les affirmer clairement. La monogamie, l’échange des regards et des visages dans les lieux publics, le droit de se marier librement, celui de quitter l’islam ne sont évidemment pas « négociables ». Si ces conditions d’une entrée de l’islam dans l’espace républicain étaient définies et admises a priori, si une représentation reconnue de l’islam désapprouvait les comportements « séparatistes », ce qui a été manqué avec le CFCM, pourrait alors être engagé et les musulmans devenir pour nous non seulement un souci majeur mais les partenaires d’une invention historique.
Pour que cela se réalise, il faut que le corps politique national sache engager avec l’islam un débat de fond sur l’éthique commune. Donc, le modèle d’intégration individuelle se révélant insuffisant, que la communauté musulmane en tant que telle soit présente au débat républicain. Cela suppose que la querelle de la visibilité soit dépassée, que l’islam ne soit pas d’un côté l’invisible ou ce que l’on ne voudrait pas voir et de l’autre, ce qu’on a le devoir d’exhiber en permanence. L’islam pourrait, alors, comme les confessions chrétiennes, participer au débat civique, contribuer par des ONG à l’action sociale et éducative, et aussi s’exprimer sur ce qui concerne le « sociétal ». Du côté de la République, comme du côté de l’islam, il s’agit en somme de prendre l’autre au sérieux, de ne plus considérer ni l’islam comme un détail, ni la résidence en France comme une contingence sans valeur, encore moins l’État comme un simple débiteur de services. La question devient donc : l’énergie pour s’affirmer dont font preuve les musulmans de France peut-elle être réorientée et devenir une contribution au civisme national ?
Un chantier global
Le système politique français est-il à la hauteur de ces enjeux ? Non ! Il en est loin. Rien n’est moins français actuellement que le « Nous y arriverons ! » d’Angela Merkel. Au contraire nous déclinons notre prétendue impuissance sous deux formes : l’impuissance cynique et l’impuissance idéaliste. La rhétorique du « barrage au FN » est à cet égard trompeuse parce qu’improductive. C’est avec raison que l’on reproche au FN de ne pas avoir de politique, mais s’opposer à une non-politique ne suffit pas à fonder une politique, à combler le vide d’idées des partis de gouvernement. La seule fois que le FN a été mis en échec, c’était à la présidentielle de 2007, quand Sarkozy – brocardant celui qu’il allait remplacer comme un « roi fainéant » – a fait croire aux Français qu’ils allaient être gouvernés non pas en apparence mais vraiment, ce qui n’a pas été le cas. Aujourd’hui, le défi de l’islam (si nous ne le réduisons pas à la question de la sécurité) et la réaction de nos compatriotes musulmans en novembre nous offrent, sur un point crucial, l’occasion de dépasser nos craintes et nos regrets en redéployant nos capacités.
Ce chantier est un chantier global, il doit être attaqué à plusieurs niveaux. Au niveau religieux, il s’agit de reformuler la laïcité ; au niveau politique, il s’agit de faire peuple en surmontant la sécession des élites ; au niveau moral, il s’agit de penser l’avenir non selon des contraintes et des idéologies, deux formes du « tout fait » comme disait Péguy, mais au vu de tâches à entreprendre et à poursuivre, selon l’espérance.
La laïcité ne doit pas être une laïcité de séparation et d’ignorance, inefficace dans les « quartiers » parce qu’elle porte à ne pas prendre la religion au sérieux donc, dans la pratique, à ignorer le sens des accommodements qu’on accepte. Du côté des musulmans, entrer dans la laïcité c’est rompre avec l’holisme, avec la représentation de l’islam comme un mode de vie complet, donc aussi à admettre que l’islam a connu et peut connaître des variations, qu’il a une histoire[8. Spontanément, l’islam se voit anhistorique, début et fin de la révélation. Dans Relire le Coran, Éd. Albin Michel, 2012, Jacques Berque remarque que le mot « temps » ne figure pas dans le texte.], dont il doit rendre compte, comme Jean-Paul II l’a fait pour le catholicisme en 2000, au lieu d’en rester aux évocations apologétiques (l’Andalousie !). De l’autre côté, une laïcité de délibération doit rompre avec le dogmatisme individualiste, pour qui la société est pure immanence, pur exercice des droits actuels, n’ayant besoin ni d’idées d’avenir ni d’institutions, idéologie qui fait imaginer par exemple une école sans autre repère que l’égalité et le confort des élèves. Le réflexe de proscrire certains sujets de débat (que l’on a vu à l’œuvre à propos du mariage homosexuel) prive la démocratie de force intégrative.
L’intégration des diverses composantes suppose que le peuple qui les reçoit ait une consistance. On ne peut pas faire peuple quand, comme en France, les élites tiennent la majorité pour indigne et incapable, quand on demande de la générosité à ceux qu’on méprise, quand on espère obtenir les sacrifices que suppose l’intégration de gens auxquels on ne donne rien à admirer chez ceux qu’ils doivent rejoindre. Et puis, comment prêcher l’ouverture et l’accueil d’un pays qu’une partie de plus en plus grande de la nouvelle génération[9. Dans Le Monde (14/10/2015), Julia Pascual reprend des chiffres de l’INSEE : en 2013, 193 000 « nés en France », dont 80 % de 18-25 ans, ont quitté le territoire alors que 78 000 sont revenus : solde négatif, 120 000.] quitte, faute d’y voir un avenir ?
Moralement nous sommes entravés par des idéologies, c’est-à-dire des conceptions fixistes, prédéfinies, de l’avenir. Ainsi l’idéologie islamiste existant à la marge chez ceux qui n’ont rien d’autre à leur portée et surtout l’idéologie des droits individuels qui, à sa manière, évoque un indépassable, donc participe de « l’ineptie de vouloir conclure » comme disait Flaubert. Les uns et les autres, les fanatiques et ceux qui n’attendent rien, veulent se tenir dans un universel direct, effectif, contrôlé, arrêté. Ce lieu utopique est aussi celui des querelles sans issue. Nous avons besoin au contraire d’un universalisme d’espérance, vers quoi s’orientent diverses entreprises historiques. Parmi celles-ci l’une est à la portée des Français, devant eux, s’ils savent s’en rendre capables. [/access]
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