Finis les Jeux olympiques, la rentrée sportive a sonné ! Au Moyen-Orient, l’heure est à la qualification pour la Coupe du monde de foot 2018. Pour l’Iran et le Qatar, le sifflet d’arbitrage a retenti dès ce mois de septembre à l’occasion d’un match des éliminatoires du Mondial.
Au stade Azadi de Téhéran, dans une ambiance survoltée, les footballeurs iraniens ont vainement tenté de percer la défense qatarie quatre-vingt-dix minutes durant. Et le public local de copieusement huer chaque décision de l’arbitre défavorable à la République islamique. Jusqu’au tournant du match survenu pendant les arrêts de jeu : une énorme bévue du gardien de but qatari amène le premier but de l’Iran !
Colère et consternation dans le camp qatari, dont l’équipe a fait grève plusieurs minutes pour contester le but au nom d’une main invisible. Histoire de mettre la pression sur l’arbitre sri lankais, le staff qatari se joint aux joueurs mobilisés sur la pelouse pour envahir le terrain. Mauvais calcul. Car sur les terres de l’ancien empire perse, les Qataris, comme l’ensemble des Arabes sunnites, sont accueillis en ennemis héréditaires. A fortiori en ces temps de dialogue au bazooka entre sunnites et chiites.
On ne devait donc pas s’attendre à ce que les autorités iraniennes proposent aux Qataris de se calmer et de boire frais à Téhéran. Fidèles à leur réputation, les Gardiens de la Révolution ont à leur tour envahi la pelouse pour nettoyer tout ce bazar à coups de trique. S’en est ensuivie une course-poursuite entre pasdarans et joueurs qataris façon Benny Hill.
Mais revenons à nos ballons. Après une interruption de plusieurs minutes, la rencontre a repris, permettant aux Iraniens d’achever leurs adversaires par un second but. 2-0 score final. Mon petit doigt me dit que le gardien du Qatar d’origine franco-marocaine, un certain Amine Lecomte Addani, risque d’entendre parler du pays à son retour à Doha. Devenu qatari il y a quelques années, le goal de 26 ans devra peut-être suivre un stage de dénaturalisation…
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