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L’inintelligence de la main

La situation alarmante de l'écriture chez nos enfants


L’inintelligence de la main
La « grande dictée », organisée par la mairie du 11e arrondissement de Paris, 16 novembre 2016. Photo: © Anaïd de Dieuleveult / Hans Lucas / AFP

À force de manier tablettes tactiles et manettes de jeu, de plus en plus de jeunes ne savent plus tenir un stylo. Leur manque de force et de dextérité dans les doigts désespère les professeurs. Et nécessite une rééducation par des grapho-pédagogues.


A l’heure où j’écris ces lignes, les vacances scolaires ne sont pas terminées et je prépare mes cours en essayant de concilier les exigences des nouveaux programmes (huit livres dans l’année) et la réalité des élèves que je vais trouver en face de moi : «  Madame, il fait quinze lignes, le texte, ça fait beaucoup de écrit ! » Et si la lecture représente pour mes lycéens une activité fatigante dont la pratique demeure exclusivement associée à la contrainte scolaire, l’écriture ne leur est pas plus agréable. Dans l’établissement où j’enseigne, gros lycée de province qui draine un public représentatif de la «  France périphérique  » (ni la bourgeoisie urbaine ni la banlieue à problèmes), sur une classe de 35 élèves, dont deux ou trois sont diagnostiqués «  dysgraphiques  », en réalité, seuls cinq savent vraiment tenir un stylo.

Plusieurs causes expliquent la perte de dextérité constatée

On voit toutes les postures : le stylo tenu entre trois doigts aplatis, ou serré entre le majeur et l’annulaire, index et majeur au chômage  ; souvent le pouce est trop avancé et recouvre l’index. Le reste suit : attitude scoliotique, crispation du coude, épaule qui remonte jusqu’à l’oreille. Fatigués


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Septembre 2019 - Causeur #71

Article extrait du Magazine Causeur




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Agrégée de lettres modernes, spécialiste de grammaire, rhétorique et stylistique. Dernier ouvrage: "Les Marchands de nouvelles, Essai sur les pulsions totalitaires des médias" (L'Artilleur, 2018)

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