Jadis, pour réussir un bon hold-up, il fallait réunir une équipe de malfrats expérimentés, préparer chalumeau, chignole, stéthoscope, et choisir le parfait coffre-fort. Aujourd’hui, il suffit de prendre rendez-vous avec le directeur de votre succursale bancaire muni d’un dossier de demande de financement sur lequel est écrit « intelligence artificielle » (IA).
Si tout se passe bien, le banquier ouvre le coffre, et vous donne ce que vous voulez…
Des solutions high-tech pour venir en aide aux migrants
Car l’IA sert à tout. Donc à rien. Elle génère par exemple une « météo émotionnelle » des marchés, grâce à la start-up Sesamm : « Passées au crible de ses algorithmes internes, sociétés cotées, parités monétaires, matières premières ou cryptomonnaies livrent le secret de l’appréciation des foules, une donnée que les investisseurs ne trouveront nulle part ailleurs. » L’entreprise croît et y croit.
Ailleurs, dans Le Point, le « dominicain geek » [sic] Éric Salobir se fait tirer le portrait. Cherchant à convertir le pape François à l’intelligence artificielle, il a organisé début mars au Vatican un « hackathon » : pendant trente-six heures, cent étudiants planchent sur des solutions high-tech pour venir en aide aux migrants.
Sans pénétrer jusqu’aux voies du Seigneur, l’IA nous promet aussi de pouvoir reparler à nos morts. Et pour un prix très modique. Une équipe russo-américaine a ainsi développé un « chatbot » ou robot virtuel alimenté par d’anciennes conversations numériques entre un homme mort du cancer et ses proches. Résultat : son fils James peut toujours échanger avec lui via Facebook Messenger. Quel enfer !