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Insondables sondeurs


Les sondeurs sont délectables avant les élections, ils peuvent aussi être fabuleux après. Et je ne vous raconte même pas leurs performances des entre-deux-tours. Ainsi les projections ultraprécises qu’ils nous servent pour la future assemblée laissent pantois quand on les regarde de près.

Un exemple : la plupart des instituts (et les médias affidés qui reproduisent aveuglément leurs camemberts prévisionnels) donnent entre 13 et 19 députés dans la future assemblée pour le Front de Gauche (entre 12 et 17 pour les plus pessimistes).

Je ne sais quel logiciel surpuissant les amène à ce pronostic. En revanche je sais qu’une simple lecture de l’Huma aurait pu les déciller. En effet, comme je l’ai signalé hier, nombre de sortants, ou de successeurs désignés de députés FDG sortants ont été doublés par leurs concurrents PS dimanche dernier. Sans chercher à dissimuler le problème, l’Huma en dresse très honnêtement la liste : Jean-Paul Lecoq en Seine-Maritime, Jean-Luc Lanouilh dans l’Aisne, Pierre Gosnat dans le Val-de-Marne, Michèle Picard dans le Rhône, Martine Billard à Paris, Jean-Pierre Brard et Patrick Braouezec en Seine-Saint-Denis ainsi que Roland Muzeau et Marie-Hélène Amiable dans les Hauts-de-Seine. Bien qu’en position de se maintenir pour la quasi-totalité d’entre eux, ils se sont tous retirés du second tour, en appelant à voter pour leurs challengers socialistes. Au total, donc, le FDG a déjà perdu neuf circonscriptions.

Restent donc en lice pour les circos où le FdG était sortant neuf candidats : François Asensi et Marie-George Buffet en Seine-Saint-Denis, Alain Bocquet, Marc Dolez et Jean-Jacques Candelier dans le Nord, Jacqueline Fraysse dans les Hauts-de-Seine, André Chassaigne dans le Puy-de-Dôme, Nicolas Sansu dans le Cher, et Gaby Charroux, dans les Bouches-du-Rhône. Sauf énorme séisme, ils devraient tous être élus ou réélus.

On leur adjoindra deux communistes qui représenteront l’ensemble de la gauche dimanche prochain : Patrice Carvalho dans l’Oise et Fabien Thiémé dans le Nord. Le premier n’a qu’une petite chance de l’emporter, mais il peut néanmoins créer la surprise à la faveur d’une triangulaire (il l’avait déjà fait, dans le même cas de figure en 1997). Quant au courageux Fabien Thiémé, il a certes mis Jean-Louis Borloo en ballotage à Valenciennes, mais l’écart est tel avec l’ancien ministre, que ses chances sont proches de zéro.

Le Front de Gauche ne présentera donc que onze candidats au second tour, et peut dans le meilleur des cas obtenir dix sièges dimanche soir. Comment obtenir 19 sièges ou même 13 avec 11 candidats ? Demandez-le donc à votre sondeur favori…



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De l’Autonomie ouvrière à Jalons, en passant par l’Idiot International, la Lettre Ecarlate et la Fondation du 2-Mars, Marc Cohen a traîné dans quelques-unes des conjurations les plus aimables de ces dernières années. On le voit souvent au Flore.

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