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Insécurité: chiffres et non-dits

Le bilan officiel de 2022 est peu reluisant, on tarde à sévir contre l'immigration


Triste coïncidence de l’actualité, au moment où le ministère de l’Intérieur publie le peu reluisant bilan de l’insécurité et de la délinquance de 2022, le meurtre de la jeune Sihem fait la « Une », tragique illustration du bilan de l’(in)action du gouvernement et du législateur. 


Inaction ? Oui, ou plus précisément refus obstiné de s’attaquer aux deux principales causes de l’insécurité : l’idéologie qui gangrène tout notre système judiciaire, et l’importation massive de populations dont le rapport à la violence et à la loi est radicalement différent de celui qui fut le nôtre.

Le ministère de l’Intérieur est bien obligé de le reconnaître : « en France, la quasi-totalité des indicateurs de la délinquance enregistrée sont en hausse en 2022 par rapport à l’année précédente ». Litanie de chiffres inquiétants : +15 % de victimes de coups et blessures volontaires sur personnes de plus de 15 ans (après une hausse de +12 % en 2021), +12 % de viols et tentatives de viols, +11 % de cambriolages, +2 % de vols avec armes, +8 % d’escroqueries, et ainsi de suite. Comment l’expliquer ?

On regretterait presque le confinement

D’abord par un « retour à la normale » après une baisse conjoncturelle de la délinquance liée aux mesures Covid, en particulier au confinement. Il est assez simple de comprendre que si tout le monde reste chez soi il y aura moins de cambriolages, et que moins les gens circulent, plus les forces de l’ordre sont en mesure de contrôler ceux qui circulent et d’identifier parmi eux les malfaiteurs. La fermeture des frontières, bien entendu, a également joué un rôle très important : nombre de cambriolages, par exemple, sont le fait de groupes quasi-mafieux albano-kosovars, et le trafic de stupéfiants s’approvisionne surtout à l’étranger selon des filières bien connues.

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Ensuite, par des changements de paradigme. Si les violences intrafamiliales ont à ce point augmenté (+17%), c’est non pas parce qu’il y en a plus, mais d’une part parce que les victimes peuvent plus facilement porter plainte, et d’autre part parce qu’on judiciarise aujourd’hui ce qui, il y a peu, relevait des services sociaux ou de conseillers conjugaux. Un exemple : certains parquets parlent désormais de « violences psychologiques réciproques » pour une dispute conjugale où le ton monte mais où aucune violence physique n’est exercée. De même pour la définition pour le moins évolutive du harcèlement sexuel. À tel point que même Marlène Schiappa, pourtant l’une des principales responsables de cette évolution, a co-signé avec Tristane Banon (qui elle, en revanche, a toujours été lucide sur le sujet) une tribune dénonçant des dérives évidentes.

Enfin, et c’est hélas le principal, ces chiffres ne font que confirmer une tendance de fond, et c’est avant tout celle-ci qui doit nous mobiliser. Nous l’évoquions plus haut, elle a deux causes : les biais idéologiques de l’institution judiciaire, et certaines immigrations.

La harangue de Baudot

Les biais idéologiques sont connus, ils ont été explicités et même revendiqués par Oswald Baudot dans sa célèbre harangue de 1974. Celle-ci a d’ailleurs été qualifiée à juste titre de « bible de la gauche judiciaire » par Hervé Lehman, lui-même ancien magistrat et auteur d’un excellent ouvrage décryptant ce cancer de la justice française, des « petits juges rouges » au « mur des cons ». Cette orientation instrumentalise une « indépendance » de la justice totalement dévoyée : théoriquement garante d’indépendance, cette « indépendance » est devenue prétexte à une justice ouvertement militante, échappant à tout contrôle.

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Dès lors, se pose avec acuité – et le drame de Sihem, dont le meurtrier n’avait rien à faire en liberté, l’illustre – la question de la responsabilité personnelle des juges. Un médecin qui prescrit un mauvais traitement, un chirurgien qui « rate » son patient, un maçon dont le mur s’effondre, un restaurateur dont les clients ont une intoxication alimentaire, tous doivent rendre des comptes et peuvent être sanctionnés. De quel droit les juges seuls seraient-ils intouchables ?

Les ministres Eric Dupond-Moretti et Gérald Darmanin, Paris, 25 juillet 2022 © Jacques Witt/SIPA

Développons rapidement ce point. Le législateur prévoit, par exemple, que l’auteur d’un certain crime ou délit peut être puni de 10 ans d’emprisonnement au maximum. Les juges rejettent massivement l’idée des peines planchers, et s’arc-boutent sur la « personnalité des peines » (qui induit pourtant une inégalité entre citoyens et un arbitraire de la sanction, puisque pour les mêmes faits vous serez puni différemment selon le juge devant lequel vous comparaîtrez, en fonction des habitudes locales et de la sensibilité personnelle du magistrat). Soit. Mais puisque les magistrats sont attachés à leur propre liberté et ne veulent pas être seulement « la bouche de la loi », qu’ils assument la responsabilité qui accompagne cette liberté ! Si, donc, le juge décide de ne condamner qu’à cinq ans de prison au lieu des 10 possibles, il décide d’octroyer cinq ans de liberté au coupable. Ce faisant, il fait courir un risque à des victimes potentielles : qu’il assume lui-même ce risque, et soit personnellement responsable de tout crime ou délit que commettra le condamné entre la fin de sa peine et la fin théorique de la peine maximale qui aurait pu être prononcée. De même, bien sûr, pour l’application des peines : toute remise de peine doit engager la responsabilité de la personne qui valide cette remise.

On me dira que dans de telles conditions, les juges ne prendront pas de risque et prononceront systématiquement les peines maximales pour se protéger. Vraiment ? C’est donc qu’ils ont conscience qu’il y a un risque à laisser ou remettre certains individus en liberté, et qu’ils sont prêts actuellement à faire courir ce risque à de futures victimes potentielles qui n’y sont pour rien, mais ne seraient pas prêts à assumer eux-mêmes ce risque ! Laissons-leur le choix : préférer la prudence et l’enfermement pour empêcher un criminel de nuire, ou privilégier les belles raisons humanistes qu’ils invoquent aujourd’hui, mais en assumer personnellement les risques et les conséquences.

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Notons au passage que tout ceci relève du législateur : en donnant aux « juges rouges » les outils pour laisser libre cours à leur idéologie, en refusant de construire suffisamment de places de prison, et en alourdissant sans cesse administrativement la tâche des magistrats soucieux de la sécurité des innocents, le législateur (de droite comme de gauche) est bien évidemment co-responsable de toutes les dérives évoquées.

Immigration subie

Reste la question de l’immigration, ou plus exactement de certaines immigrations, car sur ce point comme sur beaucoup d’autres, confondre la communauté algérienne et la communauté vietnamienne serait aussi injuste qu’absurde….

Gérald Darmanin et Emmanuel Macron eux-mêmes l’ont avoué : certaines nationalités étrangères sont sur-représentées dans la délinquance. Et encore n’est-ce là que la partie visible de l’iceberg, puisqu’aux étrangers « administratifs » il faudrait pouvoir ajouter les étrangers de culture et de mœurs.

Comme l’ont très clairement montré Hugues Lagrange (dans Le déni des cultures) et Maurice Berger, la délinquance et plus encore la violence banalisée ont d’importantes racines culturelles, auxquelles s’ajoute une dimension génétique, non en raison de fumeuses considérations « raciales », mais tout simplement à cause des ravages de la fréquente consanguinité qui est la norme dans certaines cultures (et la même consanguinité sur plusieurs générations dans des familles « de souche », lorsqu’elle existe, produit le même résultat).

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En outre, il faut cesser de considérer comme de la simple délinquance ce qui relève du pillage d’une société moralement désarmée par une société étrangère agressive. La délinquance est un phénomène qui désigne, au sein d’un groupe, le non-respect de normes et de lois par certains membres du groupe. Là, il est question de membres d’un groupe exerçant une activité de prédation au détriment de membres d’autres groupes : ce n’est pas de la délinquance, mais des escarmouches aux frontières, ainsi qu’une violence interne au groupe visant à imposer à tous ses membres le respect de ses règles (c’est le harcèlement que subissent dans les « quartiers » les musulmanes non-voilées, les apostats, les homosexuels). Ajoutons la haine de la France, entretenue quotidiennement par la repentance, l’idéologie décoloniale et le soi-disant « antiracisme », mais aussi le « jihad d’atmosphère » qu’évoquent Gilles Kepel et Bernard Rougier, et on comprend que les « territoires perdus » et autres narco-califats ne sont pas des repaires de brigands, mais des enclaves étrangères, souvent de mœurs islamiques, pratiquant la razzia (la nationalité administrative n’ayant d’importance que pour percevoir aides, allocations, et autres milliards gaspillés de la « politique de la ville », lesquelles forment le « tribut versé aux barbares » – le cas du « gang Traoré » est symptomatique). Rappelons donc qu’une sourate du Coran s’appelle « le butin » et codifie le partage des fruits du pillage, et que ce n’est sans doute pas un hasard si la grande majorité de la population carcérale en France est musulmane (je renvoie, là encore, à la remarquable et très factuelle synthèse de l’observatoire de l’immigration et de la démographie).

En Scandinavie, on prend la mesure du problème migratoire

Enfin, n’oublions pas que tous les pays d’Europe font un constat similaire, par exemple la Suède mais aussi le Danemark ou la Norvège, qui l’ont également documenté, convergence d’observations trop forte pour être niée.

Disons-le très simplement : si on choisit d’importer le bled, il faut accepter que la sécurité passe par l’emploi des méthodes des forces de l’ordre du bled. Et si on se refuse à infliger à toute la population ces méthodes, il faut arrêter d’importer le bled.

Gérald Darmanin peut bien « condamner fermement » et « se rendre sur place », ou même augmenter les effectifs des forces de sécurité intérieure et tempêter contre leurs chefs, cela ne changera hélas rien à l’essentiel. Quand le bateau coule, la solution n’est pas d’écoper avec une cuillère plus grande, mais de colmater les fuites.

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Haut fonctionnaire, polytechnicien. Sécurité, anti-terrorisme, sciences des religions. Dernière publicatrion : "Refuser l'arbitraire: Qu'avons-nous encore à défendre ? Et sommes-nous prêts à ce que nos enfants livrent bataille pour le défendre ?" (FYP éditions, 2023)

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