Depuis quelques semaines, les crimes, agressions et tabassages en règle s’accumulent en France. L’été 2020 n’a décidément pas besoin du Coronavirus pour endeuiller la nation.
Depuis le début de l’été, il n’y pratiquement plus un jour qui n’ait été marqué par des faits divers plus horribles les uns que les autres un peu partout en France. On pense à Thomas Carbonell, 23 ans, poignardé huit fois à Sarcelles le 9 mai et mort dans la nuit du 10 au 11 juin. A Mélanie Lemée, gendarme de 25 ans fauchée délibérément lors d’un contrôle routier à Port-Sainte-Marie dans le Lot-et-Garonne le 4 juillet et décédée quelques minutes après. On pense à Philippe Monguillot, 59 ans, chauffeur de bus de Bayonne, massacré le lendemain pour avoir voulu faire payer leur ticket et faire porter le masque à deux voyous. On pense à Axelle Dorier, 23 ans, fauchée et traînée par une voiture sur 800 mètres à Lyon après que son chien s’est fait écraser.
Enfin, pour conclure ce tour de France macabre qui n’a malheureusement rien d’exhaustif, on pense à la petite Sofia, qui aurait eu 6 ans en octobre, heurtée le 20 juillet à Aubervilliers par un chauffard roulant à grande vitesse qui a projeté la fillette à treize mètres avant de prendre la fuite pour se rendre au milieu de la semaine suivante, Sofia n’ayant pas survécu.
On a encore frôlé le drame le week-end dernier à Soisy-sous-Montmorency. Un homme qui lavait son linge en compagnie de ses enfants a eu l’outrecuidance de demander à une personne de porter le masque, c’est-à-dire de respecter la loi, s’est fait tabasser par des voyous de la pire espèce venus armées de bâtons et de battes de base-ball. S’il s’en tire miraculeusement avec six jours d’ITT mais ses enfants restent traumatisés. La vidéo des caméras de surveillance est virale sur les réseaux sociaux tandis que les commentaires deviennent de plus en plus virulents, ce qui est facilement compréhensible.
Mort au tournant
Que s’est-il passé pour que notre pays, où il faisait si bon vivre il y a quarante ans, soit devenu un véritable coupe-gorge où on peut désormais mourir à n’importe quel moment pour un regard, une parole ou pour avoir simplement demandé le respect de la loi ? Les réponses sont toutes trouvées : lâcheté, abandon, laxisme, idéologie, politiquement correct. La réaction du président de la République, qui a osé parler « d’incivilités » pour qualifier des meurtres abjects, a synthétisé en une phrase la politique menée ces quarante dernières années. Pour le Larousse, une incivilité est un « manque de civilité, de politesse » ou une « Attitude, un propos qui manque de courtoisie, de politesse », bref rien à voir avec les actes qui se succèdent à la vitesse des crimes dans le film Orange mécanique.
Alors évidemment, le ministre de l’Intérieur va twitter pour crier son indignation (ce qui ne mange pas de pain) tandis que le Garde des Sceaux, qui semble de plus en plus être l’enfant caché de Robert Badinter et Christiane Taubira, versera des larmes de crocodile pour compatit au sort de ces « gamins déchirés par la vie » avant de remettre une pièce de 50 centimes dans le baby-foot. Et la « justice », les guillemets s’imposent, se posera la question de remettre en liberté l’assassin d’un gamin de 26 ans venu fêter son anniversaire en boite de nuit pour favoriser sa réinsertion alors qu’il n’a même pas encore été jugé… Si après ça, les forces de l’ordre et les honnêtes citoyens ne se sentaient pas abandonnés, ce serait à désespérer…
Malheur à la France qui se lève tôt
La France a peur. La France des pompiers sur qui on tire dessus à Etampes. Celle des honnêtes gens qui vont se baigner, à Etampes ou dans l’Aube. Celle attaquée à la machette ou au couteau à Bordeaux. Celle de Corbeil-Essonnes qui demande moins de bruit à 4h30 du matin. Celle qui risque sa vie en sortant un soir, en allant bosser, en allant laver son linge ou qui veut simplement dormir. Vivement que se termine cet été meurtrier.
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