Avec le magazine n°88 actuellement en kiosque, Causeur alerte en une sur “l’arnaque des souvenirs retrouvés”. Ce dernier numéro propose notamment un dossier sur la très contestable Muriel Salmona.
Avec l’affaire Duhamel, Salmona est invitée partout
Pour notre enquêteur Erwan Seznec, qui lui consacre tout un papier titré “Les liaisons dangereuses de Muriel Salmona”, cette psychiatre est entourée de militants qui sacralisent la parole de l’enfant. Ce sont peu ou prou les mêmes qui estimaient, dans l’affaire d’Outreau, que plus le témoignage d’un enfant est contradictoire, plus il est fiable. Par exemple, Marie-Christine Gryson-Dejehensart, avec qui Muriel Salmona a cosigné un livre (Danger en protection de l’enfance), est une experte qui n’a jamais eu un mot pour les 14 innocents d’Outreau qu’elle a contribué à mettre derrière les barreaux, et qui se réfère fréquemment à une contre-enquête fleurant bon le complotisme et publiée par la maison d’édition d’Alain Soral.
Pour la petite histoire, c’est mon article dans @Causeur qui a incité plusieurs des auteurs et signataires de cette tribune à sortir du bois 🌳https://t.co/2ltCHH2dpT
— peggy sastre (@nikitakarachoi) March 24, 2021
De son côté, Peggy Sastre démontre dans un papier remarquable (« Muriel Salmona, la psy qui traumatise ») que les notions d’«amnésie traumatique» et de «refoulement» sont dénuées de fondement scientifique. Elles constituent pourtant un écran derrière lequel Muriel Salmona promeut des thèses dangereuses.
Muriel Salmona enferme l’enfant victime d’inceste dans son traumatisme
Depuis l’affaire Olivier Duhamel et le lancement du mouvement #metooinceste sur les réseaux sociaux, Muriel Salmona est fréquemment invitée dans les plus grands médias. Elle y expose ses thèses sans contradicteur. C’est cette “médiatisation au risque de l’éthique” qui a fini par lasser une centaine de magistrats, avocats et thérapeutes, qui se réveillent et alertent à leur tour contre de possibles dérives dans une tribune publiée sur le site du Monde.
Denonçant le “clip glaçant de désespoir” et inadapté que Muriel Salmona a enregistré et diffusé sur le média Brut – jamais en retard d’un délire progressiste (voir plus bas) – le collectif reconnaît que si dans la prise en charge des victimes d’inceste des lenteurs peuvent bien sûr être déplorées, la vision d’un système oppressif pour les enfants fantasmé par Muriel Salmona est malvenue. “N’enfermons pas l’enfant victime d’inceste dans son traumatisme !” s’agacent les signataires, qui voient dans la vidéo de la théoricienne du concept de “mémoire traumatique” une “prophétie autoréalisatrice pour tous les troubles futurs”.
“Nul ne peut s’arroger la légitimité de se présenter comme l’unique recours [des enfants] en leur volant l’espoir de dépasser le statut de victime” rappelle la tribune, qui estime que Muriel Salmona dessert et décrédibilise les institutions.
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