Vite, un référendum. Sur l’immigration ? sur la légalisation du cannabis ? Attendez, avant toute chose, il faudrait d’abord revoir d’urgence les modalités de mise en place d’un référendum*… Le billet de Sophie de Menthon.
Lorsqu’on ne sait pas quoi faire on demande aux Français des idées, c’est ainsi que le référendum perdure dans l’esprit du président de la République… à condition qu’on en modifie les contours. Première occasion de procrastiner, examiner par exemple comment le référendum lui-même doit être revu.
Mais ce serait trop simple, quoi demander aux Français ! S’ils sont pour l’immigration ? (C’est une blague). Pourquoi pas aussi une question sur les punaises de lit puisque c’est déjà un sujet à la Chambre basse. De la même façon et avec la même efficacité, on annonce fièrement que l’on va étudier « les étapes de la décentralisation ». Quand figure le mot étape, on est tranquille pour un bout de temps. Quant à la décentralisation, il faut peut-être aussi consulter les dealers puisqu’ils ont envahi le territoire jusque dans les plus petites bourgades ?
La réforme de la Constitution qui serait la solution à nos maux, revient : il faudrait la changer : mais avec qui ? Quand ? Pourquoi ? Et quelles conséquences ? Quels avantages ? Sachant que les vrais opposants s’opposent sans s’opposer, puisqu’ils veulent tout de suite la VIème République.
On s’achemine vers une loi sur l’immigration ? On avance bien ! On va proposer des « mesures » sur lesquelles pour l’instant personne n’est d’accord et qui sont inefficaces sinon inapplicables, mais au moins tout le monde votera contre. Quant à laisser travailler ceux qui travaillent déjà et s’intègrent, on ne veut pas en entendre parler, ce serait un appel d’air ; on a mélangé cela avec les « métiers en tension » que personne ne définit vraiment à part pour le bâtiment et… la restauration, on n’est pas sortis de l’auberge !
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Comme la drogue ravage le pays et même les facs, on a fermé l’une d’elle pour cinq jours, bravo ! La suite est à envisager selon le bon vouloir des dealers ? On se demande en haut lieu s’il ne faut pas légaliser. « Du coup », plus besoin de répression, on aura le droit de se droguer un point c’est tout ; voilà qui suscitera le respect et qui permettra à votre ado de vous dire, clope au bec « ben, c’est permis »… Lorsqu’on sait que les barons de la drogue sont de très bons chefs d’entreprise, on peut penser que le marketing est déjà prêt et qu’ils casseront alors les prix de la drogue plus dure, juste au-dessus du cannabis…
Le harcèlement ? Promis, on va s’y mettre. On s’y met, on élève la voix, on brasse du vent mieux que les éoliennes. On avance : c’est la faute des réseaux sociaux, de la non levée de l’anonymat, des méchants algorithmes chinois derrière Tiktok, des profs pas soutenus, de l’Education nationale qui se planque etc. mais jamais des parents qui enfantent de petits monstres, parce que ce sont des électeurs. Quoi, des émeutes ? On prend de grands moyens : on entame un « diagnostic des évènements » SIC. (Si on me demande d’aider, ça irait plus vite !).
Mais ouf ! le « Conseil de la refondation » qui est annoncé va refonder… la refondation elle-même ! Bref, plus il y a de problèmes, plus le gouvernement se précipite pour mettre des sparadraps. Autant nous mettons une lenteur infinie à traiter les problèmes concrets et répertoriés, comme ceux de la justice par exemple, autant l’Assemblée nationale en termes d’efficacité, ainsi que la plupart des partis politiques, ont pour principal objectif de voter le contraire du voisin de séance, sauf à être couverts de goudron et de plumes pour collaboration avec l’ennemi.
Et au fait, jeudi 19 octobre c’est la « Fête des Entreprises » (vous savez le jour où l’on dit « J’aime ma boîte ») sachant que l’entreprise est la seule institution qui perdure et suscite l’adhésion des Français envers et contre tout. À l’heure où tout fout le camp… c’est quand même une bonne nouvelle, non ?
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* Lors du 65e anniversaire de la Constitution, le chef de l’État a expliqué vouloir élargir le champ du référendum, aux contours actuellement très stricts, et simplifier notre référendum d’initiative partagée. En se gardant bien d’un mode d’emploi précis ! NDLR
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