Réputée pour son État providence, sa bienveillance et sa qualité de vie, la Suède, voulant comme une majorité de pays de l’UE contrecarrer une démographie déclinante et un vieillissement de sa population, a ouvert ses portes à des centaines de milliers d’immigrés. La proportion de sa population d’origine extra-européenne est passée de 2 à 20% en vingt ans. Le pays est désormais confronté à des émeutes ethnico-religieuses particulièrement préoccupantes.
La Suède comptait 8 % de musulmans en 2016. En 2050, elle comptera 11 % de musulmans si l’immigration cesse totalement, 21 % si elle reste “normale”, 31 % si elle se poursuit au même rythme que ces dernières années (1). Après les dernières émeutes dans des quartiers à forte population immigrée musulmane, la première ministre sociale-démocrate, Magdalena Andersson, a été obligée de reconnaître publiquement que : 1) l’immigration en Suède a été trop importante ; 2) elle est excessivement coûteuse ; 3) elle est de plus en plus communautariste et séparatiste ; 4) elle est la principale contributrice à l’explosion de la criminalité. Les autorités suédoises réfléchissent maintenant au moyen d’infléchir leur politique migratoire. Pourtant, de nombreux signes avant-coureurs auraient dû les alerter depuis au moins 30 ans.
Des accommodements surprenants
Le premier signal d’alarme apparaît dans les années 90. La Suède accueille alors des milliers de réfugiés fuyant la guerre des Balkans. Des communautés ethniques et religieuses commencent à se former dans quelques villes, refusant de s’intégrer au mode de vie suédois. La délinquance augmente en proportion de cette nouvelle population sous la coupe de gangs bosniaques. Au contraire de l’idée reçue selon laquelle la population suédoise serait favorable à l’immigration, un sondage de l’époque (paru dans le journal Expressen en 1993) indique que 63 % des Suédois désirent le retour des immigrés chez eux. Mais la classe politique suédoise n’en a cure : la Suède accélère le processus migratoire à partir des années 2000 avec la bénédiction des médias qui refusent de parler d’immigration autrement qu’en termes positifs. À partir de 2010, le phénomène s’accroît encore.
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Comme le souligne Alexandre Del Valle (2), la stratégie victimaire des Frères musulmans leur permet d’infiltrer les médias et certains partis politiques, en particulier la gauche sociale-démocrate et les Verts, et de réclamer des « accommodements » surprenants : il est demandé par exemple de cesser de faire sonner les cloches des églises afin « de ne pas choquer les musulmans » lorsqu’ils sont en nombre important dans certaines villes.
Dans le même temps, la mosquée de Växjö devient en 2018 la troisième de Suède où l’adhan (l’appel de la prière par le muezzin) est autorisé. Les Frères ont des idiots utiles au sein même de l’establishment : fin 2019, la municipalité de Skurup, ville du sud de la Suède, promulgue une interdiction du voile islamique à l’école (autorisé en Suède depuis 2007) pour les écolières de… moins de 13 ans. La Direction nationale de l’enseignement fait annuler cette interdiction sous les applaudissements de la presse, en particulier du Göteborg-Posten, un des principaux journaux suédois, qui considère que « beaucoup de jeunes portent le voile de leur plein gré » et qu’il faut surtout mieux faire apprécier cette « religion mal connue dans le pays ».
Malmö, une ville envahie
L’intégration est de plus en plus difficile, voire rendue impossible par des imams prêchant un islam rigoriste et félicitant leurs coreligionnaires lorsque ceux-ci montrent des signes forts de soumission religieuse et de refus de s’intégrer à la société suédoise. La délinquance explose mais les autorités et les médias font tout pour que cela ne se sache pas. En 2014, à Stockholm, lors d’un célèbre festival de musique annuel, des dizaines de très jeunes filles sont frappées et violées par des migrants afghans. Aucune arrestation. Aucun rapport de police. Aucun papier dans la presse. En 2015, la déclaration de la chancelière allemande pour un accueil des migrants presque sans limites provoque une ruée en Suède. Des villes comme Malmö sont, au sens littéral, envahies. Les agressions se multiplient. Des gangs ethniques quadrillent des pans entiers de nombreuses villes. Des viols par des migrants ont lieu à nouveau à Stockholm, Malmö, etc. La Suède a, en 2015, le deuxième taux de viol par habitant le plus élevé du monde. De rares médias osent révéler que la majorité de ces viols sont le fait d’immigrés musulmans. Qu’importe, la dilection pour l’Autre et la haine de soi se manifestent dans un tweet hallucinant de Barbro Sörman, parlementaire et militante féministe de gauche : « Les hommes suédois qui violent le font par choix actif. Et c’est pire que ce que font les réfugiés. […] Il est normal que les réfugiés aient tendance à vouloir violer les femmes car c’est culturel dans leur pays ».
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Dans le même temps, l’antisémitisme qui était quasiment inexistant en Suède prend des proportions considérables. À Malmö (où la moitié de la population est maintenant d’origine extra-européenne) ou Göteborg, le nombre d’agressions antisémites augmente parallèlement à l’augmentation de la population musulmane : des synagogues, des lieux associatifs, la chapelle du cimetière juif de Malmö, sont attaqués au cocktails molotov. Des Suédois non-juifs accompagnent les Juifs qui portent la kippa ou se rendent à la synagogue pour éviter qu’ils soient agressés. Quand elles le peuvent, les familles juives quittent ces villes pour le Royaume-Uni ou Israël (3). Ces sujets sont à peine évoqués dans la presse et, lorsqu’ils le sont, ils sont minorés. Rien ne doit venir entacher le mythe d’une immigration édénique.
Les sociaux-démocrates s’alignent sur le parti nationaliste
La population suédoise, à rebours des discours lénifiants des médias, vit de plus en plus mal ces situations. Le parti des Démocrates de Suède, opposé à cette immigration de masse, est passé de 0 à 20 % des votes en vingt ans. Il est bien sûr qualifié « d’extrême-droite » par ses opposants politiques et la majorité des journalistes. Pourtant, c’est en s’alignant dernièrement sur la ligne anti-immigrationniste de ce parti que le parti social-démocrate a, semble-t-il, retrouvé la faveur des Suédois qui s’en étaient éloignés. Des universitaires et des politiciens qui s’étaient tus jusqu’à présent, de peur d’être traités de racistes ou de ruiner leur carrière, sont heureux de constater que le gouvernement ouvre enfin les yeux. Mais nombreux sont ceux qui se demandent également s’il n’est pas trop tard.
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La France souffre des mêmes maux que la Suède. La partition se dessine de plus en plus clairement. Le gouvernement et la presse minorent autant qu’ils le peuvent les faits de délinquance et d’antisémitisme qui redoublent et sont corrélés à une forte immigration extra-européenne et musulmane. L’extrême-gauche immigrationniste et islamo-compatible continue de promouvoir une immigration qui serait « une chance pour la France » mais qui est surtout pour elle un potentiel réservoir de voix. Aucun des gouvernements qui se sont succédé depuis 30 ans ne semble avoir pris la mesure du problème. Des quartiers et des villes tombent entre les mains de musulmans radicaux qui imposent ce que l’imam Tareq Oubrou appelle la « charia de minorité » – c’est-à-dire des impératifs religieux alimentaires, vestimentaires (hijab, burkini), cultuels (prières de rue, appel à la prière), « acceptables » par la majorité non-musulmane, en attendant qu’un nombre plus important de pratiquants permette une application plus large et plus stricte de la loi islamique. Les islamistes et la racaille qui font la loi dans les cités savourent les succès qui s’accumulent : un hijab ici, un burkini là, un appel du muezzin à Creil, une « plus grande mosquée d’Europe » à Strasbourg, des zones de non-droit affranchies des lois et des mœurs françaises un peu partout, et des agressions quasi-quotidiennes contre la police, les pompiers, les kouffars ou les musulmans pas suffisamment “soumis”.
Dans un entretien donné au Figaro, le chercheur irano-suédois Tino Sanandaji souligne que les médias suédois, dix ans après les émeutes de 2005 en France qu’ils décrivaient comme un « événement exotique, voire extraterrestre », sont contraints de reconnaître que la Suède a rejoint voire dépassé la France en termes d’insécurité. Chez nous, les médias dans leur grande majorité restent aveugles. Dans les organes de presse les mieux-pensants, France Inter et Le Monde en tête, c’est la sempiternelle ritournelle sur les bienfaits d’une immigration qui enrichirait la France, quand bien même tout le monde sait à présent qu’elle nous coûte excessivement cher, tant du point de vue strictement financier et sécuritaire que du point de vue culturel et civilisationnel. De nombreux Suédois pensent que, dans leur pays, minuit est passé d’un bon quart d’heure et qu’aucun retour en arrière n’est possible. Et en France, quelle heure est-il ?
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(1) « Croissance de la population musulmane en Europe », Pew research Center, novembre 2017.
(2) Alexandre Del Valle et Emmanuel Ravazi, Le Projet, la stratégie de conquête et d’infiltration des Frères musulmans en France et dans le monde, Éditions de L’Artilleur.
(3) Beaucoup des faits et chiffres cités ici sont extraits du livre très documenté de Douglas Murray, L’étrange suicide de l’Europe, immigration, identité, islam, paru aux éditions de L’Artilleur.
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