Accueil Édition Abonné Décembre 2017 Enquête : Comment les migrants adultes se font passer pour des mineurs isolés

Enquête : Comment les migrants adultes se font passer pour des mineurs isolés


Enquête : Comment les migrants adultes se font passer pour des mineurs isolés
Migrants près de Salerno - SIPA : 00813188_000045

En deux ans, le nombre de clandestins mineurs non accompagnés, donc inexpulsables, a doublé en France. Leur prise en charge absorbe autour d’un milliard d’euro. Une tâche que l’Etat et les départements vont sous-traiter au secteur associatif, malgré les risque de dérives financières. 


Ils étaient 13 000 au 31 décembre 2016, et 18 000 six mois plus tard, selon un rapport sénatorial[tooltips content= »Rapport remis au Sénat le 28 juin 2017, par le sénateur Jean-Pierre Godefroy et la sénatrice Elisabeth Doineau. »]1[/tooltips]. Ils seront 25 000 au minimum à la fin de l’année. Les arrivées de mineurs non accompagnés (MNA, appelés « mineurs étrangers isolés » jusqu’en 2016) explosent. Mineurs, ou prétendus tels. Pour entrer en France sans papiers, en effet, la minorité est un sésame. Le mineur étranger est non expulsable et n’a pas besoin de titre de séjour. Il bénéficie de plein droit d’une prise en charge par les services de l’aide sociale à l’enfance (ASE), gérés par les départements, au même titre qu’un mineur français. Quelques jours seulement après son enregistrement par l’administration, le juge ou le procureur prennent une ordonnance provisoire de placement qui s’impose à la collectivité. Les magistrats peuvent même exiger de la collectivité territoriale, sous astreinte, qu’elle fournisse des vêtements adaptés aux mineurs.

Un dossier à 1 milliard d’euros

Les réseaux d’immigration, manifestement, ont flairé l’aubaine. Des filières difficiles à retracer se sont mises en place, donnant des résultats improbables. Cet été, le département des Hautes-Alpes a vu affluer des dizaines de jeunes, venus à près de 90 % de trois pays seulement : la Guinée-Conakry, la Côte d’Ivoire et le Mali. Pour la seule journée du lundi 21 août, la préfecture de Gap a enregistré 76 arrivées de mineurs ou prétendus tels, soit davantage que pendant toute l’année 2016 ! Le Département les a logés dans le lycée agricole de Gap, qui a rapidement saturé. Les jours suivants, il y a eu 35 nouvelles arrivées. Une trentaine de personnes ont été logées dans la salle paroissiale Saint-Arnoux, toujours à Gap. Las, fin août, il a fallu l’évacuer en catastrophe : une épidémie de gale s’était déclarée, a fait savoir le représentant local de la Cimade (Comité inter mouvements auprès des évacués). Les cols de l’Échelle et du Montgenèvre séparent les Hautes-Alpes de l’Italie. La situation devenant difficile à Vintimille-Menton, les passeurs remontent manifestement vers des routes plus au nord, très difficiles à fermer. Toutefois, surprise, certains des Guinéens arrivés dans les Hautes-Alpes disent avoir transité par l’Espagne. Pourquoi ont-ils atterri à Gap ? Mystère.

A lire aussi : Elisabeth Lévy : « Immigration, la coulpe est pleine ! »

Le Conseil départemental


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Décembre 2017 - #52

Article extrait du Magazine Causeur




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Journaliste

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