Certains morts font moins de bruit que d’autres. C’est le cas d’Ashli Babbitt, morte au Capitole le 6 janvier 2021.
Qui se souvient aujourd’hui de la morte du Capitole du 6 janvier ? Ashli Babbitt était la jeune femme, partisane fanatisée de Donald Trump et adepte des théories conspirationnistes de QAnon, qui au moment où elle tentait de passer à travers la vitre cassée d’une porte, s’est fait tirer dessus par un policier du Capitole. Elle est décédée de ses blessures à l’hôpital. Qui est le lieutenant de police qui a tiré ? Avec quelle justification ? Quelles doivent en être les conséquences ?
À lire aussi : N’en déplaise au mouvement Black Lives matter, George Floyd avait été interpellé par une équipe pluri-ethnique
Il est peu probable que nous n’obtenions jamais des réponses claires à ces questions. L’enquête ouverte par les procureurs fédéraux sur les circonstances de la mort de la trumpiste a été fermée sans que des poursuites contre le tireur soient entamées. En dépit du fait que Babbitt ne portait aucune arme au moment des faits, les enquêteurs ont conclu que le policier a agi en légitime défense ou pour défendre des membres du Congrès. Fait notoire, l’identité du tireur est restée inconnue. Selon la loi, le nom d’un policier ayant tué un citoyen dans l’exercice de ses fonctions doit être rendu public. C’est ce qui s’est passé après le meurtre de George Floyd ou la mort de Daunte Wright en avril.
À lire aussi : Deux morts, deux mesures
Il s’avère que les policiers du Capitole ne sont pas assujettis aux mêmes règles que les autres forces de police. Profitant de cette anomalie, les autorités se tiendraient coites par crainte de compromettre la sécurité du responsable de la mort d’Ashli Babbitt. Force est de constater que celle-ci n’a pas eu le même retentissement judiciaire et médiatique que celles d’autres victimes. Peut-être Babbitt n’avait-elle pas les bonnes idées ?