Au début des années 1950, de jeunes écrivains s’opposent à Sartre et à de Gaulle et défendent l’Algérie française.[access capability= »lire_inedits »] Entichée des causes perdues, c’est la droite littéraire. Elle revendique une parenté avec Saint-Simon et le Cardinal de Retz, avec Morand, Larbaud, Aymé. Ceux qui se réclament de cette brigade légère se distinguent par une plume affûtée et rapide, impertinente et désinvolte, qu’ils manient comme un fleuret… « À chaque phrase, il y a mort d’homme », dira d’eux Bernard Frank dans un article donné aux Temps modernes, paru en décembre 1952, où il surnomme ces bretteurs les « hussards ».
Le sobriquet fait fortune. Dans cette escouade irrévérencieuse et pleine d’audace est engagée la fine fleur des stylistes du moment, les Blondin, Laurent, Déon et quelques autres encore, avec à leur tête le tout jeune Roger Nimier. Celui-ci a déjà publié cinq romans dont le fameux Hussard bleu. Il n’écrira plus guère puisque, en compagnie de Sunsiaré de Larcône, il abandonnera la littérature le 28 septembre 1962 sur le pont de La Celle Saint- Cloud, au volant de son Aston Martin DB4. Il allait avoir 37 ans. Il y a de cela juste un demi-siècle ce mois-ci. En lui rendant hommage ici, Causeur célèbre le panache, l’insolence et l’exercice d’une pensée libre de toute contrainte.[/access]
*Photo : terra-ignota.fr
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