Jupiter est tout puissant. Nous pouvons lui faire confiance pour changer la géographie de la France.
Le président de la République s’est confié à Zadig. Un magazine dégoulinant de crème pâtissière bien-pensante. Pauvre Voltaire ! Mais il n’est plus là pour protester.
Macron a communiqué aux lecteurs de Zadig sa vision de la France qu’il aime. Il a évoqué Amiens, le berceau où il a grandi. Puis il s’est attardé sur le 9-3 à qui, selon lui, « il ne manque que la mer pour devenir la Californie ».
À l’appui de cette superbe envolée lyrique, il a avancé deux arguments. La Seine-Saint-Denis est, a-t-il dit, « le département le plus jeune de France ». Il a toutefois oublié de préciser que le 9-3 était surtout très « jeunes ». Deuxième argument : « la Seine-Saint-Denis est le département qui compte le plus grand nombre de créations de start-up par habitant ». C’est tout à fait exact si l’on range dans cette catégorie les points de deal.
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Zadig est un magazine niais. Pour être au diapason de ses lecteurs, le chef de l’État a bien compris qu’il lui fallait, lui aussi, être niais. Et dans ce registre, il a été excellent. La mer, Macron ira la chercher avec les dents. La plus proche du 9-3, c’est la Manche. Mais ses eaux sont froides et la population du 9-3 est frileuse. Ce sera donc la Méditerranée, plus chaude et plus propice à l’épanouissement des Dionysiens.
Macron est un démagogue éprouvé. Quand il lui faut parler d’insécurité, il fait un pas vers la droite. Quand il évoque les Français qui sont à la peine, il lorgne vers la gauche. Mais il n’est jamais aussi inspiré que quand il se penche amoureusement sur la banlieue jeune, vigoureuse et virile.
Pour conclure, j’emprunte une formule à un tenant de la fachosphère : « ce serait déjà bien si la Seine-Saint-Denis ressemblait à la France ». Je lui laisse la responsabilité de ses propos insupportables.