Si la communication animale permet de transmettre, entre individus de la même espèce, ce qui est vu, senti ou désiré, le langage humain est incomparablement plus ambitieux : il offre la possibilité de se faire l’interprète du monde. N’en déplaise aux antispécistes.
Nous savons que les chimpanzés – pour peu qu’on les y conditionne – peuvent se servir de plusieurs centaines d’unités significatives. Ils utilisent pour cela de grands tableaux dont chaque touche est identifiée par une icône. Lorsqu’ils appuient sur une des touches, le mot correspondant est automatiquement prononcé. Ils peuvent ainsi identifier des objets qu’on leur présente et parfois exiger qu’on les leur apporte. Durant ces quarante dernières années, un nombre assez considérable de recherches ont nourri des théories antispécistes, très en cour chez les bobos. Elles prétendent démontrer que, si les singes communiquent de façon plus rudimentaire que nous, c’est parce que leur organisation sociale n’en exigerait pas plus. Il suffirait alors qu’on leur apprenne un code non vocal (la langue des signes, comme par hasard), palliant leurs insuffisances phonatoires, et qu’on leur ouvre de plus vastes objectifs de communication pour qu’ils entrent « comme un seul singe » dans le cercle des êtres de langage.
Le génie du langage
La question que je veux poser est la suivante :
