En observant ses contemporains, tous derrière leur smartphone, sur les Champs-Elysées, pour le passage de la nouvelle année, notre contributeur s’interroge sur ce mode relationnel nouveau qui, à son avis, marque une vraie évolution et place la dimension spatiale en premier lieu au détriment de la dimension temporelle – laquelle nous permettait jusqu’alors de nous construire sur des racines solides, structurantes pour notre identité.
Je souhaite aborder l’image du passage de l’année sur les Champs-Elysées avec l’Arc-de-Triomphe en fond, et une multitude de téléphones levés, en mode vidéo bien sûr, afin d’immortaliser l’événement, pense-t-on au premier abord… Après réflexion, cette séquence laisse un goût amer car elle signifie davantage que ce qu’elle expose en premier lieu.
Une foule rassemblée pour fêter la nouvelle année sur les Champs-Elysées à Paris, cela semble extrêmement banal. Que les gens aient tous un téléphone ne l’est pas moins, car cela fait dorénavant partie de nos vies. Ce qui apparaît surprenant c’est l’utilisation de ce téléphone, de manière d’ailleurs synchronisée : tous à faire la même vidéo au même moment.
Vouloir conserver une trace de son vécu est juste humain et motive l’existence depuis fort longtemps. La technologie a permis les photos, les films, auparavant les
