« À quoi bon des poètes en temps de détresse ? », s’est interrogé Hölderlin. On pourrait remplacer poète par écrivain. On chercherait alors une grande figure intellectuelle capable de nous indiquer la voie à suivre pour endiguer la dévastation générale qui menace de tout emporter. On répondrait du même coup à sa question. Nous sommes confrontés, dans une sorte de brouhaha permanent et faussement festif, à la plus violente mise en question de l’homme que l’Occident ait affronté depuis la Réforme luthérienne. Du reste, ce n’est pas un hasard si l’origine du wokisme est « une névrose protestante américaine », comme le souligne Hubert Védrine dans son essai intitulé : Camus, notre rempart.
Hubert Védrine a longtemps été membre du Parti socialiste. Il a travaillé avec le président François Mitterrand comme conseiller diplomatique, puis Secrétaire général de l’Élysée. Sous la présidence de Jacques
