L’attentif lecteur se rappellera certainement que dans la nuit du 8 avril dernier, un drame se nouait dans le XIXème arrondissement de la capitale : Wilfried et son camarade Olivier, jeunes hommes aux relations homosexuelles, qui se tenaient par le bras dans une ruelle à la sortie d’une soirée, se faisaient agresser lâchement et sauvagement aux cris de « Ah ! les pédés ».
Wilfried, à peine remis de ses émotions et sorti de l’hôpital, diffusait sur tous les réseaux sociaux la photo de sa face tuméfiée, brisée, ravagée, aussitôt qualifiée par tous les médias de « nouveau visage de l’homophobie ».
La victime elle-même, quoiqu’elle n’ait aucun souvenir du déroulement de la scène, n’hésitait pas à affirmer que cette « agression (disait) quelque chose de notre société, sur ce qui se passe en France depuis pas mal de mois autour du mariage pour tous. »
Le mot était lâché, le mal identifié, et la bonne presse se pressait de lier cette violence au terrible vandalisme qui frappait alors le quartier parisien du Marais, en l’espèce un collage sauvage du Printemps français sur l’espace des Blancs-Manteaux qui accueillait le « Printemps des assoces de l’inter-LGBT ». La France tremblait, le nazisme était de retour. Frigide Barjot était sur la sellette.
Or, nous sommes en mesure d’affirmer aujourd’hui que la police judiciaire parisienne, après un long travail d’enquête, a identifié avec une grande certitude les agresseurs présumés. Et que de manière extrêmement étrange, ils ressembleraient plus à des fans de Sexion d’Assaut qu’à des groupies de Glorious. Les condés n’attendent plus que l’aval du Préfet de Police de Paris pour procéder à cette arrestation qui révélera sans nul doute le vrai visage de l’homophobie dans la France de 2013.
Parions que le pouvoir et ses alliés médiatiques crieront alors au pasdamalgamisme. Il ne faut pas diviser la France. Il ne faut pas stigmatiser. Sauf les Versaillais, mais ils l’ont bien cherché.
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