La société patriarcale discrimine les femmes autant que l’imagination daigne créer de scénarios. Le coronavirus n’a pas dérogé à cette règle…
Les statistiques sont formelles : les vieux mâles, a fortiori gros, sont les premières victimes du coronavirus. Si les féministes croyaient en Dieu, elles auraient pu y voir un juste châtiment divin envers leurs coupables favoris. Ce n’est pas le cas ; mais ceux-ci doivent tout de même subir la double peine d’être, comme d’habitude, la cible des accusations des militantes. Si tout le monde est confiné, nous disent-elles, ce sont évidemment les femmes qui en souffrent le plus, puisque les hommes ne peuvent manquer de les écraser de leur présence au sein du foyer. Les associations ont immédiatement pointé le risque d’augmentation des violences conjugales et les pouvoirs publics ont rivalisé de numéros d’urgence et de locations de chambres d’hôtel pour conjoints violents.
Mais outre ces éventuels effets « visibles » du confinement, l’« invisible » doit être aussi traqué – comme le fait par exemple Libération dans une tribune du 12 avril. Intitulée « L’indépendance des femmes, la victime invisible du Covid-19 » et signée par une étudiante de Sciences-Po se consacrant aux « études de genre », la tribune nous édifie sur les discriminations latentes accompagnant le coronavirus. Se moquant du travail de leurs compagnes et beuglant pendant leurs réunions de télétravail, les hommes se seraient approprié tout l’espace conjugal. Pendant ce temps, le « manager familial, la mère, figure nourricière éternelle, vestale du foyer », revient « directement dans les années 1950 ».
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N’oublions pas non plus la tragédie genrée de l’école en ligne, où les petites filles sont assurées d’être discriminées par rapport aux garçons : « Le maintien des cours en ligne à distance ne peut qu’exacerber les difficultés qu’affrontent les jeunes filles des familles moins privilégiées, dont l’accès à l’espace de travail et d’apprentissage se fera après les besoins du père et du grand frère. » Fort heureusement, « nos formidables doctorant·e·s et chercheur·se·s » sont là pour « s’atteler à la lourde tâche de mener des analyses de long terme sur les conséquences économiques et sociales que provoque la crise du Covid-19 sur l’égalité femmes-hommes ». Gageons que ces « analyses », menées par des équipes si objectives, « révéleront » à ces militantes ce qu’elles croient déjà savoir.