Le nouveau phénomène de l’« homme à chat » est salué à gauche comme l’antithèse du patriarcat. Mais gare aux effets pervers de cette déconstruction.
« Avant de me coucher, il m’arrive de regarder des vidéos de chats sur Instagram, avec mon chat », a confié récemment un homme célibataire à Marjorie Philibert, une journaliste du Monde bien décidée à comprendre ce nouveau phénomène : les hommes à chat. Pour surnager « au milieu d’un océan d’interrogations » et appréhender sérieusement ce sujet essentiel, cette journaliste a recueilli de nombreux avis. Ainsi, un sociologue perçoit dans l’homme à chat « une dimension politique clairement de gauche, dans la continuité de Mai 68 », un rejet des « formes anciennes de l’autorité » et une nouvelle identité masculine « construite autour de l’attention et du soin ».
A lire aussi : Réarmement démographique? 95 fois sur cent, la femme s’emmerde en baisant!
De son côté, la vigilante journaliste Nadia Daam redoute visiblement une ruse du mâle retors qui sommeille en tout homme : « Sur Tinder, beaucoup d’hommes posent avec leur chat, comme pour montrer qu’ils ne sont pas des prédateurs et qu’ils rejettent les codes de la masculinité toxique.» Par ailleurs, affirme Mme Daam qui a décidément l’œil à tout, l’image « attendrissante et sexy » de l’homme à chat est bien plus valorisée socialement que celle de la femme à chat, « perçue comme seule et déprimée ». Lorsqu’il vit en couple, disserte à son tour la journaliste du Monde, l’homme à chat – qui reste un homme avant tout – renoue souvent avec une détestable « répartition inégale de la charge mentale des tâches domestiques » qui voit sa compagne s’occuper seule des soins apportés au minet. Arnaud fait figure d’exception : dans un « souci de partage de la charge mentale du chat », il n’a eu de cesse, assure-t-il, de tout partager avec sa compagne, y compris les soins et les dépenses, inhérents à la présence de Croziflette, son «adorable petite chatte». Mais la vie est parfois cruelle : sa compagne l’a quitté et a embarqué avec elle Croziflette. Arnaud et d’autres hommes à chat ayant vécu la même mésaventure se battent pour obtenir la garde de leurs matous. Certains engagent des poursuites judiciaires. Ce qui ne ravit que moyennement des juges et des greffiers qui disent avoir, en ce moment, d’autres chats à fouetter.