(Avec AFP) – Lors de sa sixième conférence de presse à l’Elysée, François Hollande a semblé plus conciliant qu’à l’accoutumée avec la Russie, acteur clé du conflit syrien, se disant prêt à plaider pour la levée des sanctions frappant Moscou en cas de progrès significatifs dans le dossier ukrainien. Il s’est félicité du respect du cessez-le-feu en Ukraine et de l’adoption par la Rada locale d’une loi reconnaissant l’autonomie des régions de l’Est, glissant au passage une petite pique contre « l’extrême droite ukrainienne », qui joua pourtant un rôle prépondérant dans la révolution de Maïdan. Grande nouvelle : une réunion entre la France, la Russie et l’Allemagne pourrait avoir lieu avant l’Assemblée générale des Nations Unies, fin septembre, et l’on parle même de fin des sanctions antirusses.
Lors de son propos liminaire de 18 minutes avant de répondre aux questions des quelque 200 journalistes réunis dans la salle des fêtes de l’Elysée, le Président a consacré de longues minutes à l’accueil des réfugiés. Parlant d’une crise « dramatique », il a indiqué que la France était prête à accueillir 24.000 réfugiés, sur les 120.000 que la Commission européenne a proposé d’accueillir dans les Etats membres. Une paille aux yeux du Front de gauche et des écologistes, que le flux hebdomadaire de migrants en Europe ne devrait pas décevoir…
Affichant à plusieurs reprises sa solidarité avec Angela Merkel, Hollande a rappelé que c’est avec la chancelière allemande qu’il avait proposé « un mécanisme permanent et obligatoire d’accueil des réfugiés ». Une manière habile de faire passer la pilule de l’Europe allemande à la gauche de la gauche, subitement charmée par la solidarité de Merkel… et du patronat allemand.
Le Président a enfin critiqué mezzo voce la Hongrie pour la construction d’une clôture à sa frontière avec la Serbie, dressant un parallèle avec l’attitude ouverte de l’Europe occidentale vis-à-vis des pays de l’est lors de la chute du mur de Berlin. C’est bien le scoop de la journée : après le 9 novembre 1989, des millions d’immigrants est-européens auraient fui les régimes post-communistes naissants pour s’installer à l’Ouest. Et ce, sans que nul Français, Britannique ou Allemand ne s’en aperçoive. Honecker en rêvait, Hollande l’a déclaré !
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