Pour François Hollande, donc, il n’y a plus de communistes en France. J’ai vainement cherché d’où a pu lui venir cette idée étrange. 120 000 militants encartés, un petit millier de communes, 12 députés, un groupe au Sénat, la présidence de deux départements et des sondages qui flirte avec les 10%. Et puis je me suis souvenu que François Hollande avait fait ses premières armes dans l’entourage de Jacques Delors, chrétien de gauche célèbre, dans la grande tradition cédétiste. Et peut-être François Hollande, lors d’un récent voyage dans le Nord de l’Italie est tombé sur cet avis de 1947, toujours visible sur les murs de l’Archevêché de Plaisance, qui lui a rappelé ses anciennes amours de la deuxième gauche toujours alliée, au bout du compte, au goupillon. Entraîné par l’exaltation que lui a fait retrouver un tel texte, il s’est du coup un peu trop lâché dans son intervention du Guardian. Voici le document :
Et sa traduction aimablement fournie par nos services :
Curie de l’évêché de Plaisance
Après le décret du Saint Office
Avis
Est péché grave:
1. S’inscrire au Parti communiste
2. Le favoriser en quelque manière, surtout par le vote
3. Lire la presse communiste
4. Diffuser la presse communiste
Donc, on ne peut plus recevoir l’absolution si l’on ne s’est pas repenti et fermement résolu à ne plus le commettre
Quiconque, inscrit au Parti communiste, en admet la doctrine marxiste, athée et antichrétienne et en fait la propagande est
APOSTAT DE LA FOI ET EXCOMMUNIÉ
et ne peut être absous que par le Saint Siège
Ce qui a été dit du Parti communiste doit s’étendre aux autres Partis qui font cause commune avec lui
Que le Seigneur éclaire et concède aux coupables dans une matière aussi grave, un total changement d’opinion, car c’est le salut même de leur âme qui est en danger?
Plaisance, 15 juillet 1947
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