Difficile d’écrire le mot « émeutes » dans la même phrase que le mot « Canada » – sauf bien sûr quand c’est le gouvernement de ce pays qui condamne les violences quelque part au Moyen-Orient. Et pourtant, il le faut… Mercredi soir une véritable émeute urbaine a éclaté à Vancouver après la défaite de l’équipe locale de Hockey (les Canucks) qui s’est inclinée face aux Bruins de Boston lors du match décisif de la Coupe Stanley, le trophée qui récompense le champion de la NHL (les compétitions sportives regroupent les deux voisins nord-américains).
Et ce chaos n’était pas le fait d’une poignée de hooligans. Dès la fin du match quelques 100 000 personnes se sont rassemblées dans le centre-ville et très vite ça a tourné au vinaigre : voitures – dont au moins deux de la police – renversées et incendiées, vitrines brisées et bagarres. La police a dû utiliser des gaz lacrymogènes, des tirs de flashball, des chiens et des chevaux pour disperser les émeutiers et les pillards. L’atmosphère « peace and love » de JO d’hiver 2010 a décidément laissé la place à quelque chose de moins « nice and friendly » et on peut comprendre que la maire Gregor Robertson soit « terriblement déçu ».
Mais le plus étonnant est que dix jours avant le match, la suite violente de la défaite avait été prévue par le journal local The Vancouver Sun… Le journaliste a même interrogé la police pour savoir si les leçons des émeutes qui avaient éclaté en 1994 dans les mêmes circonstances ont été tirées. Réponse des policiers : « la police a aujourd’hui un bien meilleur plan d’action et suivra de près les évènements ». Nous voilà rassurés.
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