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Boycott Sephora: quand le racolage islamiste d’une marque révolte les réseaux sociaux

The unlimited Power of Sharia


Boycott Sephora: quand le racolage islamiste d’une marque révolte les réseaux sociaux
© Anthony Behar/Sipa USA/SIPA

« Boycott Sephora », c’est le hashtag qui monte sur les réseaux sociaux. Mais pourquoi la chaîne de cosmétiques fait-elle l’objet d’un tel rejet ? la raison est simple : celle-ci a choisi de soutenir les « hijabeuses », ces joueuses de football voilées qui, à coup de provocations et de procès, veulent imposer leur voile sur les terrains et dans les compétitions sportives.


Sephora a mis en scène les tristement célèbres « hijabeuses » dans un clip sirupeux, véritable ode au hijab. Ce hijab, signe politico-religieux, qui fait de la femme une inférieure et marque l’impureté de sa chevelure et de son corps. Cela au moment même où on tue des femmes en Iran parce qu’elles osent retirer ce signe sexiste.

Qu’une marque qui s’adresse aux femmes mette en valeur un signe sexiste au nom de l’inclusion est aussi cohérent que si une association antiraciste choisissait d’organiser un défilé de mode pour populariser l’uniforme du Klu Klux Klan. On marche d’autant plus sur la tête que ces hijabeuses sont cornaquées par une association loin d’être inconnue : Alliance citoyenne. Cette association a déjà fait beaucoup parler d’elle et se fait de plus en plus le relais des revendications des islamistes, canal frères musulmans.

Quand on se prend un tacle du Conseil d’État, on ouvre un autre front

Alliance citoyenne tente d’imposer le voile partout. A la piscine en investissant de force les bassins en burka de bain (dite burkini), alors que celle-ci est interdite. Sur les terrains de foot en imposant le port du hijab au nom de l’inclusion des musulmanes, quand bien même la plupart des musulmanes ne sont pas voilées. On a récemment appris que le père venu revendiquer pour sa fille le port de l’abaya à l’école dans l’émission de Cyril Hanouna était également très proche d’Alliance citoyenne. Ce délicieux géniteur gère la mosquée de l’Elsau à Strasbourg, fermée en 2021 pour cause de radicalisation et apprécie l’imam Iqioussen, expulsé de France à cause de ses prêches haineux.

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Les hijabeuses ne sont pas une bande de jeunes filles un tantinet exaltées qui font leur crise d’adolescence, ce sont des produits du militantisme islamiste comme de l’exaltation identitaire et « raciale ». Ces filles sont instrumentalisées et envoyées au front (à l’école ou sur les terrains), avec un discours politique visant à générer des conflits avec les institutions (Education nationale, fédérations sportives…). Alors qu’elles refusent la règle commune et piétinent la loi, elles inventent une histoire de persécution et se victimisent à outrance. Elles mènent également des offensives judiciaires qui dénotent la volonté d’attaquer l’État sur deux fronts ; d’abord en faisant du séparatisme la mesure de la soumission à l’islam : le bon musulman ne saurait être qu’un islamiste. Ensuite en instrumentalisant l’appareil judiciaire contre nos institutions et en attaquant les piliers de notre contrat social. Dotées de fonds conséquents, les hijabeuses sont mêmes allées jusqu’au conseil d’État pour tenter d’imposer le voile à la Fédération française de Football. Elles ont échoué.

L’assimilation, voilà l’ennemi !

Pourquoi tant d’excitation autour du voile de la part de ces militantes alors que l’on peut mettre un bonnet de bain à la piscine si on veut cacher ses cheveux, par exemple ? Parce que le but est d’imposer un signe distinctif qui distingue les musulmans des autres. Voilà pourquoi se cacher les cheveux dans un bonnet de bain ne suffit pas. La première étape de la réislamisation, premier objectif des militants de l’islam politique, est la distinction. Cela permet de tracer une frontière entre le musulman et celui qui ne l’est pas et, une fois cette frontière tracée, de forcer tous les musulmans à adopter les marqueurs islamistes sous peine d’être taxé de n’être pas assez musulman, trop Français, trop assimilé.

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L’imposition de signes distinctifs et le consentement des femmes voilées à leur propre oppression permet donc aux islamistes de se démarquer, de faire pression et de mesurer leur influence. Mais surtout, cela permet de traiter « d’islamophobes » tous ceux qui osent critiquer la démarche. C’est même là le but premier : avant tout déstabiliser les fondamentaux occidentaux, à commencer par l’égalité et surtout l’égalité homme/femme, en utilisant la liberté comme une arme de perturbation massive de la réalité.

Car le plus drôle c’est que si la logique de réislamisation fonctionne, le burkini et le hijab de sport seront vite relégués au placard et un barbu se chargera d’expliquer à ces idiotes utiles que leur place est à la maison, que les femmes bien ne vont pas au stade et ne jouent au football et qu’elles ne doivent pas non plus aller à la piscine en vêtement moulant. L’offensive sur le voile et les discours qui l’accompagnent sont là pour semer le trouble et détruire les principes qui fondent la légitimité d’une nation. La démarche est profondément perverse  : c’est un signe sexiste, il est présenté comme une liberté. C’est une marque d’infériorité, il est présenté comme une forme d’affirmation de soi et de prise de pouvoir. C’est une logique d’effacement, il est revendiqué comme une affirmation identitaire.

Sauf que partout où le voile est obligatoire, le statut des femmes est celui d’éternelle mineure. Partout où il est majoritaire, les femmes n’ont pas les mêmes droits que les hommes. Pire même, il est révélateur d’un refus d’accorder à tous les humains la même dignité. Refus qui se traduit par une infériorité juridique pour les femmes et les non-musulmans. Et cela n’est pas l’apanage des islamistes. Dans tous les pays où l’islam est religion d’État, l’égalité n’existe pas et la femme est infériorisée. Alors, pourquoi Sephora se compromet ainsi ?

La tarte à la crème marketing de l’inclusivité

D’abord reconnaissons-le, certaines grandes entreprises sont très sensibles au discours de l’islam politique dont elles reprennent les codes et les éléments de langage. C’est le cas de Nike et de Levis notamment. Le maître mot de leur démarche : l’inclusivité. Enfin pas avec tout le monde. Aux États-Unis, Sephora a exclu une influenceuse beauté avec qui elle était en contrat car celle-ci était de droite.

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Mais d’un point de vue cynique, la démarche de Séphora est sans doute avant tout commerciale. Le voile fait de la femme un sexe sur patte, c’est pourquoi elle doit être ensevelie. Mais une femme réduite à sa fonction sexuelle n’existe que pour être à disposition des hommes. Sa seule existence, c’est la séduction et la maternité. De quoi investir dans les cosmétiques et le maquillage si elle est belle et investir deux fois plus si elle ne l’est pas… Reléguée à la maison, la femme est une cliente captive qui paradoxalement dépense beaucoup en parfumerie, crème et maquillage pour retenir un mari dont elle est dépendante.

Mais le plus drôle, finalement, c’est de voir à quel point la complaisance envers le militantisme lié à l’islam politique amène l’augmentation des revendications du public visé. Sous la publication de Sephora encensant les hijabeuses, les militantes islamistes se plaignent que Sephora n’emploie pas de femmes voilées. Elles lui reprochent de vouloir faire des « likes » mais de ne pas aller au bout de la démarche. Du côté de ceux et de celles pour qui promouvoir le voile, c’est trahir les femmes en acceptant qu’elles soient traitées en mineures et en inférieures, la réponse n’a pas tardé. Le slogan de la campagne publicitaire de Sephora est « The unlimited Power of Beauty » (le pouvoir illimité de la beauté), les internautes en ont fait : « The unlimited Power of Sharia » (le pouvoir illimité de la Sharia). C’est effectivement bien plus crédible et juste.


Elisabeth Lévy : « Sephora : pour le marché, le grand remplacement a commencé ! »

Retrouvez Elisabeth Lévy dans la matinale de Sud Radio, juste après le journal de 8 heures.



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Ancienne conseillère régionale PS d'Île de France et cofondatrice, avec Fatiha Boudjahlat, du mouvement citoyen Viv(r)e la République, Céline Pina est essayiste et chroniqueuse. Dernier essai: "Ces biens essentiels" (Bouquins, 2021)

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