Après l’attentat anti-musulmans de Christchurch, la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern a porté le voile en signe de compassion avec les musulmans. C’est oublier qu’arborer le hijab n’est pas une marque d’empathie, mais d’effacement. L’édito d’Elisabeth Lévy.
Il fallait oser. Parmi les innombrables farces et attrapes inventées par le féminisme à la sauce islamique pour faire passer les vessies de l’oppression pour les lanternes de l’émancipation, l’appel de Néo-Zélandaises à porter un « hijab pour l’harmonie » – #headscarfforharmony –, le 22 mars, en signe de solidarité avec les victimes de Christchurch, serait la plus comique si elle n’était pas doublement tragique : d’abord, parce qu’elle concerne l’épouvantable massacre de 50 fidèles musulmans perpétré une semaine plus tôt par un suprématiste blanc, ensuite parce que cet appel à porter un signe ostentatoire d’inégalité des sexes est la manifestation la plus criante du hara-kiri que se font les sociétés ouvertes pour rester conformes à la haute idée qu’elles se font d’elles-mêmes.
« Pour expier ce qu’elle a de pire, l’Europe sacrifie ce qu’elle a de meilleur »
Ne croyons pas que ce désir de capitulation soit l’apanage de nos lointains cousins du Pacifique. Dans nombre de nos médias où, en prime, la sentimentalité la plus niaise
