Face aux délires wokistes qui alimentent la chasse aux sorcières dans les universités britanniques, le Parlement planche sur un projet de loi visant à leur imposer… la liberté d’expression. Il pourrait sauver la carrière des chercheurs qui osent s’opposer à un conformisme mortifère.
Une loi sauvera-t-elle la liberté d’expression dans les universités britanniques ? Voilà le débat qui anime campus et Parlement en cette rentrée. Chercheurs licenciés, étudiants soumis à des procédures disciplinaires pour propos déviants, programmes expurgés des « auteurs problématiques »… Au Royaume-Uni, les oukases du politiquement correct asphyxient la liberté académique. Au point que le gouvernement anglais a rédigé un projet de loi visant à protéger la liberté d’expression à l’université. Le texte, intitulé « Higher Education (Freedom of Speech) Bill », est actuellement en discussion aux Communes.
Renverser la vapeur
L’avenir de l’université menacé par la bonne pensée ? Le diagnostic est établi depuis belle lurette par l’universitaire Joanna Williams, fondatrice du think tank Cieo. Dans son essai Academic Freedom in an Age of Conformity (« La liberté académique à l’âge du conformisme »), publié en 2016, elle s’inquiétait déjà de la fin du savoir face à l’idéologie. La volonté d’édifier une université inclusive et diversitaire (sur le modèle américain) implique la suppression corollaire de tout questionnement des sujets sensibles. Alors le débat d’idées se sclérose, les productions intellectuelles se tarissent. Des pans entiers de la recherche se sont transformés en champs de mines. Gare à celui qui s’éloigne des clous du décolonialisme, de la théorie critique raciale, de l’idéologie transgenre ou du catastrophisme climatique – telle est grosso modo la liste extensible des sujets figés par l’idéologie dominante et ne souffrant plus qu’une approche manichéenne. Qui s’affranchit de la doxa risque gros, en sorte que s’insinue la plus toxique de toutes les censures : l’autocensure.
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Pour renverser la vapeur, la loi actuellement débattue exige des universités reconnues par l’État, ainsi que des syndicats étudiants, qu’ils garantissent mais aussi promeuvent (via la publication de chartes sans ambiguïté) la liberté d’expression des personnels administratifs, des professeurs et chercheurs, des étudiants et des conférenciers extérieurs. Toute tentative de censure déclenchera des pénalités financières. Les victimes de procès en sorcellerie pourront, sans frais, porter plainte auprès de l’Office pour les étudiants, l’organisme qui supervise les universités sous la houlette du ministère de l’Éducation. Une opinion
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