Le voile islamique est devenu un marqueur culturel et identitaire – un phénomène de mode. Un acte de défi envers la République? Un premier pas vers le séparatisme? Et si c’était, sous le manteau de la piété, une ruse du féminin autant qu’une idéologie?
Je ne suis pas du tout d’accord avec Oussama Ben Laden… Que le voile soit imposé par un père à sa fille ou par un mari à son épouse, cela ne sera jamais acceptable ici ou ailleurs[tooltips content= »Le port du voile n’est pas, on le sait, une prescription du Coran qui en appelle seulement à la pudeur (XXXIII, 59 et XXIV, 31). »](1)[/tooltips]. Que le voile soit librement choisi par certaines femmes qui se disent émancipées de toute autorité patriarcale, à l’université ou dans leur vie professionnelle, c’est un fait nouveau qui doit nous alerter. À se contenter d’une condamnation radicale, on ne comprend pas tout. On ne fait qu’opposer un dogme à un autre dogme. On vante les Lumières – mais plutôt par un usage aveugle qui dispense de s’interroger. On répudie la complexité. On abdique le mystère.
Être voilée pour séduire
Autant qu’un acte de défi envers la République (ou envers l’Occident), le voile est aussi devenu un accessoire de mode, c’est-à-dire un signe ostensible de féminité et une arme de séduction. Comme si, au-delà d’une coutume moins religieuse que sectaire, le glamour affleurait sous le doctrinal. Comme si la coquetterie, la fashion – et le business – s’introduisaient en douce dans les plis d’un
