Lancée par la maire, la rénovation des grandes places parisiennes promeut un culte du banal en rupture avec la noblesse de l’urbanisme haussmannien. Quand le laid se pare des atours du festivisme « inclusif ».
Après l’échec de l’urbanisme sur dalle inspiré du fonctionnalisme de Le Corbusier, qui a défiguré de ses tours massives le 13e arrondissement et le front de Seine du quai de Grenelle dans les années 1970, on pensait Paris durablement revenu à de plus sages fondamentaux en matière d’aménagement des espaces publics. C’était compter sans la frétillance politique de la gauche parisienne arrivée au pouvoir au tournant du millénaire ; sous les pavés des berges, on allait imposer la plage, et reconquérir patiemment chaque centimètre de bitume sur des voitures vouées aux gémonies. La « vélorution » folâtre voulue par Bertrand Delanoë était lancée et rien ne devait pouvoir l’arrêter.
À lire aussi : Paris est un cauchemar
Lorsque Anne Hidalgo décide d’initier d’ouvrir, en juin 2015, une concertation préalable au réaménagement de sept grandes places parisiennes – Nation, Madeleine, Bastille, Fêtes, Gambetta, Panthéon et Italie –, elle s’inscrit dans la droite ligne du projet de son prédécesseur à l’Hôtel de Ville. En bon épigone, madame le maire ne promet rien de moins que de « libérer [ces places] pour les piétons »
