Lire en été: au hasard des bouquinistes, des bibliothèques des maisons de vacances, des librairies, le plaisir dilettante des découvertes et des relectures, sans souci de l’époque ou du genre.
Il y a chez Henri Calet (1904-1956) une fragilité et une mélancolie qui émeuvent. L’homme est mort jeune, à cause d’un cœur qui a toujours fait des siennes. Enfant de la Belle Epoque qui ne l’était pas du tout pour les pauvres, il a eu une existence qui aurait pu en faire un héros de Simenon. Son père, un anarchiste, vivant de sac et de corde sur les champs de course, garagiste éphémère, petit trafiquant de fausse monnaie, soldat insoumis de 14, ne l’a pas reconnu mais l’aimait bien, au fond. Sa mère, d’origine belge, était une ouvrière qui a subi les éclipses et les violences de son compagnon. Le couple s’est séparé puis s’est remis ensemble.
La malchance de Calet
Plus tard, Calet enfant qui avait connu les chambres de bonne où l’on déménage à la cloche de bois, vola la caisse de l’entreprise d’électricité où il était aide-comptable et passa la fin des années vingt et le début des années trente dans une longue errance qui l’amena de l’Amérique Latine au Portugal
